La résolution présentée par la France et adoptée vendredi soir par le Conseil de sécurité de l'ONU donne le feu vert à une intervention militaire au Mali. Le déploiement des forces devra attendre un délai de 45 jours pendant lequel le SG de l'ONU, de concert avec la Cédéao et l'UA, devra émettre des recommandations détaillées sur l'opération. Sans surprise, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert pour une intervention militaire au Mali. La résolution présentée par la France et adoptée, avant-hier, à l'unanimité par les membres permanents du Conseil préconise «la constitution d'une force internationale pour aider les forces armées du Mali à reconquérir les régions occupées du nord de son territoire, conformément à la demande des autorités de transition maliennes». Le Conseil a estimé que la situation au Mali, dont le Nord est aux mains de groupes armés liés pour un certain nombre d'entre eux à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), «constitue une menace pour la paix et pour la sécurité internationales». Invoquant le chapitre VII de la charte des Nations unies qui légitime le recours à une intervention militaire, le Conseil de sécurité s'est déclaré «disposé à donner suite à la demande des autorités de transition tendant à ce qu'une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali». Le chapitre en question stipule qu'en cas de constatation de «l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression (…) le Conseil de sécurité peut décider d'entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales» et «cette action peut comprendre des démonstrations, des mesures de blocus et d'autres opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de membres des Nations unies». Le Premier ministre malien, Modibo Diarra, avait sollicité, le 26 septembre dernier, lors de son intervention à l'Assemblée générale de l'ONU, l'aval de l'ONU pour le «déploiement d'une force internationale» afin de recouvrer le nord du Mali et inciter les pays de la Cédéao à «préparer des propositions détaillées pour le déploiement d'une force de stabilisation». Par ailleurs, le Conseil de sécurité a chargé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de «mettre des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité à la disposition de la Cédéao et de l'Union africaine pour mener à bien la planification conjointe qui permettrait à cette force internationale de voir le jour». 45 jours pour préparer «le déploiement militaire» Les Etats membres et les organisations régionales et internationales sont invités également «à fournir dès que possible aux forces armées maliennes leur aide et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités». Il est demandé au secrétaire général de l'ONU de se concerter avec la Cédéao et l'Union africaine en vue de lui soumettre, «au plus tard dans 45 jours, des recommandations sur les moyens et modalités du déploiement envisagé et plus particulièrement le concept d'opérations, les capacités de la force, ses effectifs et son coût financier.» Une deuxième résolution est prévue à la fin de l'année pour donner mandat pour le déploiement de cette force. Un feu vert formel. Le texte de résolution prévoit aussi d'adopter «des sanctions ciblées à l'encontre des groupes rebelles qui refuseraient de couper tout lien avec les organisations terroristes». Parallèlement à une intervention militaire, le Conseil de sécurité exhorte les autorités de transition au Mali à «redoubler d'efforts pour renforcer les institutions démocratiques et rétablir l'ordre constitutionnel au Mali, en organisant le moment venu, à la fin de la période de transition, des élections pacifiques, inclusives et crédibles». Le texte de la résolution souligne, en outre, la nécessité d'entamer «un processus de négociations crédible en vue de rechercher une solution politique viable qui inclut les autorités de transition, les groupes rebelles maliens et les autres représentants légitimes de la population locale du nord du Mali, avec l'appui des Nations unies».