Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Bamako, à l'appel de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), pour s'opposer à une intervention militaire de forces étrangères au Mali pour reconquérir le nord du pays, ont rapporté des agences de presse. Les manifestants –300 à 400 personnes selon la police, 800 selon les organisateurs– ont marché jusqu'aux abords du ministère de la Défense, «pour soutenir l'armée malienne» souveraine, a déclaré le président de la Copam, Younouss Hameye Dicko. Au son d'une musique militaire, les manifestants arboraient trois grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire «La Copam soutient l'armée pour la libération du Nord» ou «L'arrivée de la Cédéao déclenchera la guerre civile au Mali». La Copam rejette l'accord entre la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et le Mali, annoncé le 23 septembre. Derrière un grand drapeau malien, les marcheurs scandaient : «A bas la Cédéao, à bas Blaise Compaoré (président burkinabè et médiateur), à bas Yayi Boni (président du Bénin et de l'Union africaine), à bas Alassane Ouattara (président de la Côte d'Ivoire et de la Cédéao).» Ils accusaient le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, d'avoir «bradé la dignité malienne» en ayant demandé à l'ONU son feu vert pour le déploiement au Mali d'une «force militaire internationale». Les manifestants exigeaient également que la Cédéao «libère les armes» de l'armée malienne bloquées dans différents ports ouest-africains depuis le coup d'Etat de mars qui avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré. L'ONU condamne les violations des droits de l'Homme Par ailleurs, le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a condamné hier les violences et les violations des droits de l'Homme commises au Mali, tout en se félicitant des mesures prises par les autorités maliennes pour lutter contre ces abus. Dans une résolution adoptée par consensus, le Conseil «condamne les excès et les abus commis au Mali, en particulier dans le nord du pays, par entre autres les rebelles, les groupes terroristes et les réseaux criminels transnationaux, y compris les violences contre les femmes et les enfants, les meurtres, les prises d'otages, les pillages et les vols, les destructions de sites culturels et religieux, le recrutement d'enfants soldats et les autres violations des droits de l'Homme».