L'association Nour Beni Haroun, de protection de l'environnement, conteste le choix de sites à fort rendement agricole. L'annonce a été faite par le wali de Mila, Abderrahmane Kadid, à l'occasion de la Journée maghrébine de l'habitat et entérinée lors de la visite effectuée, la semaine passée, dans la daïra de Sidi Merouane. Le président de Nour Beni Haroun, Hacène Boukazoula, qualifie cette perspective d'édification d'un impressionnant pôle résidentiel sur des «terres arables» de «pure aberration», ou encore d' «atteinte grave à l'environnement». «Il est coupable, sinon complice de passer sous silence cet énième dérapage, qui consiste à intensifier la construction de milliers d'habitations sur des terres à fort rendement agricole». Et d'ajouter: «Des solutions existent sans avoir à massacrer de milliers d'oliviers. Nous allons saisir le wali pour lui faire des propositions en ce sens. Cela dit, je me demande pourquoi les pouvoirs publics n'ont pas porté leur choix sur des sites moins aléatoires. Le massif rocheux de Aïn Tine, ou encore les régions de Hamala et Chigara, dont les sols sont incultes, correspondent parfaitement au profil et répondent aux paramètres de construction». Interrogé à ce sujet, Tahar Ziani, DG de l'OPGI, dira: «Les seules poches disponibles dans la région de Aïn Tine, aux terres instables et au relief accidenté, relèvent du domaine privé. Sur un autre plan, il est à souligner que la concentration massive de logements tout au long du flanc nord-ouest du chef-lieu de la wilaya est dictée par la rareté, voire l'absence totale de terrains devant accueillir de si importants projets. Mila n'a pas bénéficié de programmes conséquents d'habitat depuis 2007 justement à cause de l'indisponibilité de poches foncières. Nous ne disposons pas de la moindre assiette pour la mise en place d'équipements publics dans cette ville saturée au chapitre du foncier domanial». Selon notre interlocuteur, des centaines de demandeurs de logements de type LPA ont affiché leur engouement pour cette formule. «La preuve étant que le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt a recueilli pas loin de 1300 demandes en un mois», indique-t-il. En tout état de cause, les procédures de désignation des entreprises de réalisation sont en cours. M. Ziani affirme à ce titre que ledit programme porte sur la construction de 1465 LPL et 1400 autres unités LPA, dont 400 seront réalisés par l'entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) de Constantine, ex-EPLF. La nouvelle ville de Mila couvrira pratiquement toute la façade nord-ouest de la commune. Elle prendra naissance à Ferdoua, dans la commune de Sidi Merouane et s'étalera jusqu'à la mechta Boufouh, en passant par le douar Ras El Bir, le tout sur une superficie de 500 hectares.