En disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas de la détérioration effrénée du patrimoine forestier dans tout le bassin versant du barrage de Beni Haroun, conséquences de préjudiciables et insidieuses opérations de défrichement sur terrain en forte pente entamées il y a quelque temps, l'association Nour Beni Haroun pour la protection de l'environnement, l'aménagement et l'urbanisme, domiciliée à la commune de Grarem Gouga, s'est attiré les foudres de l'administration de tutelle et de certains cercles occultes. Pourtant de l'avis même des ardents défenseurs de cette association, la question n'était pas tant d'aller fortuitement tailler des croupières aux services concernés que de tirer la sonnette d'alarme sur des cas avérés (photos et illustrations à l'appui) de graves atteintes à l'environnement. « Nous ne voulons en aucune façon nous substituer à l'autorité des pouvoirs publics, mais les dégradations commises à l'endroit de la nature ont atteint des proportions alarmantes qui nous ont mis devant l'unique alternative de monter au créneau, dans le cadre strict de nos attributions », nous dira le président de l'association, docteur Boukazoula Hacène. Pour la petite histoire, Nour Beni Haroun, œuvrant inlassablement pour la promotion de l'environnement, réalisera en cinq années et avec les moyens du bord, trois fontaines publiques que les montagnards ont accueillies avec joie et soulagement. « Nous puisons dans nos propres ressources financières pour achever les projets de partenariat avec l'Union européenne, tandis que les autorités concernées ne nous ont pas octroyé le moindre sou », affirme notre interlocuteur. En effet, en arpentant les dédales sinueux et les sentiers abrupts du maquis nord de Grarem Gouga à la découverte des réalisations inscrites à l'actif de l'association, nous avons constaté de visu que celles-ci sont si gratifiantes qu'elles font effectivement pâlir plus d'un. Pour preuve, dans la région de Aïn Beïda, au lieudit Aïn Ladjnayène, par allusion aux somptueux vergers de l'ère coloniale, dans la commune de Hamala, l'association a réalisé dans le cadre du partenariat euroméditerranéen une fontaine disposant d'un réservoir d'une capacité de 27 000 l d'eau destinée à la consommation et à l'irrigation des vergers situés en contrebas pour un montant de 1,3 million de dinars. Deux autres projets similaires sont concrétisés à Ferdoua (commune de Sidi Merouane) moyennant 82 millions de centimes et Sidi Mezdad, dans la commune de Grarem Gouga pour 65 millions de centimes. Ces opérations, nous précisent-on, sont initiées dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen et sous l'égide du Centre de recherches anthropologiques et socioculturelles (CRASC) et sont financées à hauteur de 80% par l'Union européenne. Force est de reconnaître donc que ce n'est pas par hasard que l'UE attribuera des bonus et des encouragements matériels à l'association Nour Beni Haroun, qui se distinguera parmi des centaines d'associations écologiques. L'on nous informe que les militants de cette association sont plus que jamais dans le collimateur de certains responsables locaux qui ont multiplié à leur endroit les tentatives de mises au pas. L'idée partagée, selon laquelle une association parallèle ayant la même vocation, est sur le point de voir le jour, conforte cette opinion. A priori, l'engagement indéfectible et les performances méritoires de Nour Beni Haroun semblent bien déranger certains cercles.