Le restant des moudjahiddine encore vivants et qui ont pris part, un 15 octobre 1957, à l'attaque héroïque, à Hassi Sakka, contre un cantonnement militaire de l'armée française implanté à 84 km au nord-est de Timimoun, se sont rassemblés hier au niveau du musée du Moudjahid d'Adrar, en compagnie d'autres compagnons d'armes afin de célébrer le 55ème anniversaire de cette action héroïque. En effet, ils étaient plusieurs anciens combattants en présence d'autres membres de la famille révolutionnaire et des autorités locales à fêter et pérenniser cet évènement. En cette circonstance, une riche exposition de photos, de récits, d'écritures, de maquettes, d'armes, liste des Moudjahiddine et des chouhaddas acteurs de cette fameuse opération, etc. a été présentée au public. C'est une magnifique présentation qui retrace les faits et l'histoire de cette période avec l'accent marqué sur le geste de bravoure de ces 63 jeunes méharistes qui avaient alors déserté leur camp en emportant avec eux un important lots d'armes et de munitions ainsi qu'un troupeau de chameaux et cela, après avoir tué huit militaires français qui les encadraient et rejoint le maquis. Une désertion spectaculaire méticuleusement opérée par ces jeunes Algériens, d'une moyenne d'âge oscillant autour de 20 ans, qui étaient enrôlés de force à l'époque dans cette armée spécialisée du désert et des dunes. Ce sont ces jeunes qui avaient humilié à l'époque le général Bigeard bien assis sur sa superpuissante armée. Il est rappelé que cette action a été à l'origine de la grande offensive de l'armée française dans le Sahara algérien (de 1957 à 1962) baptisée «Bataille de l'Erg» caractérisée par une importante pénétration militaire où tout un arsenal d'armement lourds, aviation et de soldats ont été mobilisés afin de mater la rébellion (voir notre édition d'El Watan du 19 février 2010 sous le titre «Timimoun : l'incroyable épopée des méharistes déserteurs». On notera aussi qu'une stèle a été érigée sur le site de Hassi Sakka à la mémoire des 79 Chahids (dont les plus jeunes avaient 16 ans) qui sont tombés au champ d'honneur lors d'un ratissage.