Lorsque l'impunité règne dans les villes et villages devant des actes illicites auxquels tout le monde s'adonne, c'est évidemment l'anarchie qui s'impose à tout bout de champ. C'est le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou où les exemples foisonnent à travers des villages et des centres urbains. Cette nonchalance face au laisser-faire s'aggrave de jour en jour, d'où le recours par certaines gens à de multiples formes de jeter ses déchets, ses gravats, ainsi que de squat, se caractérisant par l'occupation d'espaces nus, jusque dans des immeubles (sous-sols, vides-sanitaires), faute de crise conjuguée à la convoitise. Ainsi, tout un chacun se demanderait jusqu'où peut aller l'indifférence, voire la complicité ? En revanche, chez d'autres municipalités et auprès d'autres localités, c'est l'organisation tant bien que mal qui sort toujours vainqueur, avec la collaboration volontaire des APC et des comités de villages lorsqu'il s'agit des actions d'utilité générale. L'illustration nous vient de l'exemple de Zoubga, dans la commune d'Illilten, un des villages les plus propres, semble-t-il, ou d'Aït Allaoua (Iboudrarene) pour ne citer que ceux-là dans le Djurdjura où pourtant les difficultés de circulation sont remarquables surtout en hiver. Dans ces localités, les mairies, aidées par des associations, y compris de bénévoles donneurs de sang, ont implanté à travers des routes, de grandes poubelles pour recevoir séparément les multiples déchets. Ces déchets sont ainsi récupérés quotidiennement par les camions éboueurs de la commune et ceux de sous-traitants ayant acquis des moyens pour ce faire dans le cadre de l'aide de l'Etat par le biais de l'ANSEJ (agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes). En revanche, dans d'autres communes, y compris au chef-lieu de wilaya, des promoteurs en la matière, se trouvent souvent en difficulté, car ne trouvant pas de collectivités partenaires pour signer des conventions avec eux pour la collecte des ordures, pendant que les échéances de remboursement de leurs énormes dettes sont arrivées à terme, voire dépassées ; leurs banques bailleurs de fonds ne manquent pas d'exercer sur eux des pressions pour honorer leurs dettes. Et dire que lorsque ces promoteurs s'étaient engagés dans cette voie, ils avaient reçu pour la plupart des encouragements et des promesses auprès des pouvoirs publics qu'ils seraient privilégiés dans l'offre des marchés. Aujourd'hui, ils sont nombreux à interpeller les autorités de wilaya pour user de leurs prérogatives en vue de faciliter les tâches à ces promoteurs dans l'obtention de marchés, sans quoi «c'est la résignation, avec son corollaire : la perte de la crédibilité de l'Etat dans l'esprit du jeune aidé dans ce domaine», avouent certains d'entre eux en difficulté. Dans certains grands centres urbains (Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Tizi Ouzou, Larbaâ Nath Iraten, Tizi Rached, Mekla, Fréha, Azazga, Yakouren…), tous les accotements des voies routières et autoroutières, carrefours… où les automobilistes ont la possibilité de garer pour un moment, le temps de savourer, en famille, un sandwich, une limonade, une bière (pourquoi pas ?), sont jonchés de canettes et de bouteilles vides de boissons alcoolisées mais aussi de celles en plastique de diverses autres boissons (eau minérale ou gazeuse), pour dire qu'il n'y a pas lieu d'incriminer les seuls consommateurs de boissons alcoolisées. Les stations et gares de transport de voyageurs affichent, dans la plupart des villes, un visage affreux, de par l'éparpillement de ces bouteilles en plastique vides et autres multiples pots polluants au même titre que le reste de déchets. Si des moyens (poubelles) étaient mis à la disposition de l'usager de la route, du voyageur pour y déposer ce genre de déchets après consommation de sa boisson, il n'aurait certainement pas à être incommodé par tous ces immondices sur les accotements de voies de circulation ou dans les stations de moyens de transport. Et dans tous ces cas de figure, l'opposition de citoyens, par phobie de faire face à de futures nuisances que générerait toute réalisation, à proximité de leur village ou de leur ville, d'un Centre d'enfouissement technique (CET) ou de décharge contrôlé, malgré des «rassurances» de la part de spécialistes, il n'y a pas lieu d'espérer l'éradication totale de l'incivisme, ni encore moins des décharges sauvages. On l'a vu tout récemment ; l'entêtement, de villageois à Azazga de fermer, pendant près d'un mois, une décharge «implantée provisoirement» par l'APC, avec le consentement de tous, sur un site dans la forêt de Yakouren, a failli coûter très cher aux habitants en matière de risques de maladies, notamment pour les enfants scolarisés. Le maire s'est retrouvé dans la contrainte d'émettre un avis pour ne servir que des sandwichs dans les cantines scolaires, en raison de l'importance de quantités de déchets que ces dernières produisent.