La commission des finances et du budget de l'APN a encore une fois mis en avant la nécessité de réduire la part de la fiscalité pétrolière dans les recettes budgétaires. Les incertitudes qui pèsent actuellement sur l'économie mondiale du fait de la persistance des tensions en zone euro et de la décélération de la croissance dans les grands pays émergents préoccupent. Le discours du ministre des Finances, Karim Djoudi, hier à l'Assemblée populaire nationale, était d'ailleurs empreint d'inquiétudes liées à l'impact qu'aurait une nouvelle récession sur un retournement du marché pétrolier. La rationalisation des dépenses publiques est donc, pour lui, de mise. Une rationalisation qui se traduit, selon le ministre, par une baisse de 11,2% des dépenses budgétaires dans le cadre du projet de loi de finances pour 2013. Toutefois, à cette volonté d'imposer la rigueur dans l'exécution du budget s'oppose la sempiternelle inefficience de la commande publique. Preuve en est, malgré une baisse de 9,8% des dépenses d'équipement, celles-ci auront à prendre en charge pas moins de 554,7 milliards de dinars au titre des réévaluations des projets en cours, soit l'équivalent de 7 milliards de dollars, si l'on prend en compte la parité dinar/dollar prise en référence par le projet de loi de finances pour 2013. Bien que le montant des réévaluations donne le tournis, M. Djoudi a expliqué, en marge de la séance plénière de l'APN, que celles-ci sont induites par l'écart entre les coûts prévisionnels des projets et ceux fixés après le lancements de l'appel d'offres et la présentation des propositions des soumissionnaires. Le ministre des Finances a également insisté sur le maintien du niveau des dépenses de fonctionnement, lesquels enregistrent une hausse d'environ 3% par rapport à la LFC 2012 hors versement des rappels liés à l'application des régimes indemnitaires. Au titre du fonctionnement, le budget 2013 prend en charge les dépenses liées à la réception des nouveaux équipements, la création de plus 52 000 nouveaux postes dans la Fonction publique, une enveloppe de 173 milliards de dinars au titre du fonctionnement et maintenance des services de l'Etat, ainsi que diverses dépenses à caractère social, en plus du maintien des subventions au prix des produits de large consommation. Côté parlementaire, la commission des finances et du budget de l'APN a encore une fois mis en avant la nécessité de réduire la part de la fiscalité pétrolière dans les recettes budgétaires. Elle a également dressé un certain nombre de recommandations en rapport avec la promotion de la sous-traitance et de la PME, la refonte de l'architecture fiscale, de manière à encourager l'activité productive, ainsi que le renforcement du contrôle des marchés afin de mettre un terme à l'inflation, laquelle a atteint, selon les propos de Karim Djoudi, un taux moyen de 9,3% au premier semestre 2012. Au titre des amendements qui, dans la plupart des cas, ont touché la forme, nous noterons que la commission a introduit un article 43 bis portant sur le l'organisation des transactions financières dans le transport maritime.