L'Algérie a jusqu'à fin 2015 pour généraliser l'utilisation des passeports biométriques. C'est en effet à cette date butoir, fixée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), que devront être retirés de la circulation l'ensemble des passeports classiques. Plus de deux ans après le lancement officiel de l'opération d'introduction des papiers d'identité «intelligents», l'état d'avancement de l'octroi de ces documents traîne toujours. Il n'y a ainsi eu que quelque 199 811 passeports délivrés par les daïras-pilotes, et ce, sur les 221 108 dossiers de demande actuels, dont 5040 sont en cours de progression, selon les déclarations, hier, du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Cette conformation aux normes internationales a été annoncée en grande pompe en 2010, et il était prévu le début de la confection de passeports biométriques et de cartes d'identité électroniques dès novembre 2011. Le lancement a par la suite été retardé à début 2012, date à laquelle moins d'une dizaine de passeports de ce type avaient été exhibés à la presse. De même, le ministre de l'Intérieur annonçait, l'année dernière, la mise en œuvre effective, en novembre 2012, des cartes d'identité électroniques et des passeports biométriques, avec une année de retard sur le calendrier initial. Hormis les contraintes provoquées par les formulaires et autres documents à fournir, sujet à moult polémiques, la majorité des Algériens n'aura toujours pas été en contact avec cette «révolution». Comment expliquer cette lenteur dans l'application de cette introduction qui n'en finit pas d'aller de pair avec une bureaucratie handicapante ? Retard dans l'installation des équipements adéquats sur l'ensemble du territoire national ? Pour l'heure, une centaine seulement de daïras sont dotées du matériel adéquat et peuvent, de ce fait, délivrer ces pièces biométriques. «La délivrance des passeports biométriques est intimement liée à la mise en place des plateformes techniques matérielles et des équipements nécessaires», a d'ailleurs expliqué M. Ould Kablia, soulignant qu'à partir de 2013, pas moins de 535 équipements seront répartis à travers le territoire national. Cette opération de confection de documents biométriques avait été confiée en 2009 au groupe français Oberthur Technologies. Elle a d'ores et déjà coûté à l'Etat une enveloppe estimée à 1,5 milliard de dinars, ajoutée à la somme de deux milliards de dinars exclusivement allouée à la construction et réalisation du Centre national de production des titres sécurisés de Dar El Beïda.