En Syrie, les jours se suivent et se ressemblent. L'insécurité et la violence sont, depuis 19 mois, le lot de la population. La crainte d'une extension de la violence au Liban voisin, après la mort du général Wissam Al Hassan, chef des services de renseignements de la police, tué vendredi dans l'explosion d'une voiture piégée, a accentué la tension dans toute la région. Après l'accalmie de quelques heures qui a suivi l'attentat sanglant qui a ciblé dimanche un quartier chrétien de Damas, les combats ont repris de plus belle hier avec de nouvelles tentatives des forces gouvernementales de déloger les rebelles de leurs bastions. Les troupes du régime syrien, appuyées par les chars, ont surtout concentré leurs efforts sur les fronts d'Idleb, d'Alep (nord), de la province de Damas, Deraa (sud) et Homs (centre), a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le régime syrien a, à l'occasion, réitéré sa détermination à en finir coûte que coûte avec les rebelles assimilés à des «terroristes» et accusé le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie de leur apporter un soutien militaire. Les forces loyalistes ont particulièrement bombardé à l'artillerie la localité de Harasta où sont retranchés des rebelles, près de la capitale syrienne et tentaient de la prendre d'assaut, a précisé l'OSDH. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), des combats avaient lieu près de la base militaire de Wadi Deif, assiégée depuis des jours par les rebelles qui tentent de la prendre, selon la même source. Cette base est située à la périphérie est de la ville stratégique de Maaret Al Noomane, bombardée depuis l'aube par les troupes du régime. La prise le 9 octobre, de cette cité a permis aux rebelles de couper le principal axe routier utilisé par l'armée pour envoyer les renforts dans le Nord. Sur le plan diplomatique, la situation est toujours bloquée. Divisée, la communauté internationale se montre toujours aussi impuissante à trouver une solution à la crise. Après un entretien dimanche à Damas avec le président Bachar Al Assad, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, a appelé les belligérants à cesser «unilatéralement» le feu «à partir d'aujourd'hui ou de demain» pour la fête de l'Aïd El Adha célébrée du 26 au 29 octobre. Il a souligné qu'il s'agissait d'une «initiative personnelle» et non d'un plan détaillé de paix, pour arrêter le bain de sang. Si effectivement l'initiative est louable dans la mesure où elle permettra surtout à la population civile de souffler, il est cependant peu probable aux parties en conflit d'entendre l'appel de M. Brahimi. Les signes sur le terrain et la réaction autant de Damas que celle de l'opposition ne témoignent pas d'une volonté réelle de répondre positivement à cette initiative. Pour l'heure, personne ne semble vouloir la paix.