Les trois présumés auteurs de l'enlèvement, jeudi 18 octobre, puis de l'assassinat dans la même soirée du jeune Aghiles Hadjou (19 ans), fils d'un entrepreneur dans la commune d'Azeffoun, à 63 km au nord-est de Tizi Ouzou, ont fini par être arrêtés par les éléments de la Gendarmerie nationale de la compagnie de Tigzirt, rapportent des sources concordantes. Les deux premiers individus de ce groupe ont été arrêtés dans la ville d'Azeffoun, deux jours seulement après la disparition d'Aghiles Hadjou, soit le 21 octobre, avait dit le commandant de compagnie de la gendarmerie de Tigzirt, M. Younès, au cours d'une conférence de presse animée jeudi dernier à la caserne du groupement de ce corps de sécurité, situé à Bouhinoun, au sud de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. Le troisième acolyte a donc été arrêté, dans l'après- midi du premier jour de l'Aïd, toujours dans la même ville d'Azeffoun. Avant les faits, les trois jeunes meurtriers présumés avaient préalablement contacté leur victime qui les connaissait bien pour se rencontrer dans une maison en construction et non habitée, située à 6 km au sud de la ville d'Azeffoun où ils avaient l'habitude de veiller en groupe, expliquait jeudi le conférencier. C'est lors de cette nuit du 18 octobre que les trois acolytes ont perpétré leur acte en étranglant leur «ami», avant de transporter son corps, enveloppé dans un sac en plastique, à bord d'une autre voiture jusqu'à la plage du village Idjeremnan, dans la commune d'Aït Chaffaâ, à une vingtaine de kilomètres à l'est d'Azeffoun, où ils l'ont enterré. Le mobile du crime n'est pas encore connu, même si le conférencier, non convaincu ou ne voulant pas avancer d'indice afin d'accomplir adéquatement l'enquête, évoque l'existence d'achat d'une voiture entre les quatre jeunes, dont la victime. Précédemment déjà, a rappelé le conférencier, la victime et son frère avaient fait l'objet d'une tentative d'enlèvement. Les trois criminels ont presque le même âge que la victime, soit 19 à 21 ans. Le meurtre n'a aucun lien avec le terrorisme, même s'«il s'inspire peut-être du banditisme». Ce n'est pas un crime d'honneur, comme certaines rumeurs veulent le faire croire, précise le commandant de compagnie de la gendarmerie de Tigzirt à laquelle l'enquête a échu. Les noms des trois auteurs du crime, originaires de la même région (Azeffoun), n'ont pas encore été divulgués par les services de sécurité en charge des investigations sur cette affaire. La piste de l'enquête a été «facilitée», selon le conférencier, après un coup de téléphone, le 21 octobre depuis le village côtier de Boulimat, à l'ouest de la ville de Béjaïa, par l'un des trois acolytes, à l'aide de la puce de la victime, qu'il avait introduite dans son propre portable. Une quatrième personne, âgée de 33 ans, a été arrêtée au village Koudia, relevant également de la commune de Aït Chafaâ. Même si il n'est pas l'un des auteurs du meurtre d'Aghiles Hadjou, ce dernier n'a pas dénoncé le kidnapping, explique la gendarmerie. Le chef d'inculpation à son encontre est «non-dénonciation d'enlèvement». Dans cette affaire, 4 personnes ont été interpellées. Elles comparaîtront demain devant le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou. L'affaire de ce meurtre d'Azeffoun a coïncidé – hasard des faits – avec le jugement à la cour de Tizi Ouzou des 14 inculpés dans l'assassinat, le 14 novembre 2010, de Hend Slimana, dit Hidouche, entrepreneur originaire d'Aghribs, et de l'enlèvement de son cousin Omar libéré une semaine plus tard, se souvient-on. Le verdict de cette affaire est tombé, jeudi. Huit accusés parmi les 14 mis en cause sont condamnés à la peine capitale.