Fin de cavale pour le troisième présumé auteur de l'assassinat du jeune Hadjou Aghilès, la semaine dernière, à Azeffoun, 65 km au nord-est de Tizi Ouzou. Il a été arrêté par les éléments de la gendarmerie de la circonscription de Tigzirt vendredi après-midi au moment où il s'apprêtait à rentrer chez lui. Le suspect, selon notre source, est âgé de 21 ans. Il n'a pas quitté la région d'Azeffoun après avoir commis son forfait. A rappeler que deux autres accusés de la région d'Azeffoun, des amis de la victime, ont été arrêtés par les gendarmes mercredi soir. Ils seront présentés aujourd'hui devant le procureur de la République. Jeudi, le commandant de la gendarmerie de Tigzirt avait tenu une conférence de presse à Tizi Ouzou pour donner plus d'éclaircissements sur cette affaire qui a ébranlé l'Algérie. Le conférencier a précisé que les criminels n'ont aucun lien avec le terrorisme ni avec le banditisme. L'enquête se poursuit toujours et le mobile du crime sera connu incessamment, précise-t-il. La gendarmerie fera la lumière sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre. Rappelons que Hadjou Aghilès, âgé d'à peine 19 ans, a été enlevé le 18 octobre dernier. Il a été retrouvé mort et son corps emballé dans un sac en plastique, non loin de la plage Sidi Khelifa, village Idjarman, 8 km à l'est de la ville d'Azeffoun. Ce sont les présumés auteurs de ce crime qui ont montré le cadavre aux gendarmes, mercredi en fin de journée. Le jeune Aghilès a été tué par étranglement dans un garage, une journée après son kidnapping. C'est l'utilisation de la carte SIM de la victime par l'un des présumés assassins qui a permis aux enquêteurs de les localiser dans un premier temps avant de les arrêter. La disparition du jeune Aghilès a été suivie d'un important élan de solidarité et une forte mobilisation citoyenne, une semaine durant. Une cellule de crise avait été mise en place dans l'espoir de retrouver la victime quelques heures seulement après le rapt. Une marche populaire a été organisée le 21 octobre à Azeffoun, suivie d'une grève des commerçants de la ville. Par la suite, une caravane de plusieurs personnes a sillonné les maquis de la région, en vain. Aghilès a été tué. La nouvelle est tombée tel un couperet mercredi soir. L'Aïd dans la douleur Les habitants de toute la Kabylie maritime ont célébré la fête de l'Aïd El Adha dans la douleur. L'assassinat du jeune Aghilès à Azeffoun a plongé toute la région dans l'émoi et la tristesse la plus profonde. «Nous n'avons pas goûté à la joie de l'Aïd cette année. La nouvelle de l'assassinat du jeune Aghilès à la fleur de l'âge à Azeffoun nous a attristés et choqués à la fois. Il faut que ces crimes jadis étranges à notre région cessent», nous dira un habitant d'Aghribs, localité voisine d'Azeffoun. Une foule nombreuse a accompagné, en effet, la victime à sa dernière demeure, jeudi après-midi, à la veille de la fête de l'Aïd. Aghilès a été enterré après avoir subi une autopsie au CHU Nedir Mohamed de la ville de Tizi Ouzou, au cimetière de son village Aït Illoul, situé sur les hauteurs de la région d'Azeffoun. Les funérailles se sont déroulées dans un climat de consternation. Des centaines de personnes, venues de plusieurs localités de Tizi Ouzou, se sont déplacées à la demeure de la victime, à M'Latha, pour partager la douleur avec les parents de la victime. Le corps d'Aghilès a été acheminé par une ambulance vers midi au domicile familial. C'était le moment le plus dur pour ses parents et ses proches. Beaucoup de personnes étaient en sanglots. Le père de la victime a tenu quand même à saluer tous ceux qui l'ont aidé de près ou de loin dans cette épreuve. Une demi-heure après, la ministre de la Solidarité nationale, accompagnée du wali et du P/APW de Tizi Ouzou arrivèrent. Ils ont présenté leurs condoléances aux parents de la victime et ont promis de soutenir la famille Hadjou dans cette dure épreuve. Le cimetière du village Aït Illoul, situé sur une colline qui surplombe toute la région d'Azeffoun et la grande bleue, était noire de monde. Les villageois, de leur côté, se sont mobilisés pour assurer l'organisation des funérailles. A la fin de l'enterrement, le wali de Tizi Ouzou a été apostrophé par les nombreux journalistes présents. Il a tenu à rendre hommage à la population de la région qui s'est unie comme un seul homme et restée aux côtés des parents de la victime durant toute la semaine qui a suivi la disparition du jeune Aghilès. «Je rassure la famille de la victime que l'Etat lui apportera tout le soutien nécessaire. Je rends aussi hommage à tous ceux qui se sont mobilisés et apporté leur aide aux parents de la victime. La population de la région d'Ath Chafaâ, d'Azeffoun et de Tigzirt ont démontré une fois de plus leur esprit de solidarité», dira le wali, Abdelkader Bouazghi. Il a également mis en relief la célérité avec laquelle les services de sécurité ont mis la main sur les présumés auteurs de ce crime. «Les services de sécurité n'ont lésiné sur aucun effort pour élucider cette affaire. Et ils ont réussi dans leur mission. En trois jours seulement, ils ont pu lever le voile sur une partie de cette affaire et surtout mettre la main sur les meurtriers. L'enquête se poursuit toujours», ajoutera le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou. Il a fait savoir que les hautes autorités du pays ont suivi cette affaire de près. Il soulignera que «durant les jours qui ont suivi la disparition du jeune Hadjou Aghilès, je suis resté en contact au quotidien avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a suivi l'évolution de l'affaire depuis le premier jour de la disparition de la victime». Abdelkader Bouazghi a tenu à rassurer la population de la wilaya de Tizi Ouzou quant à la détermination des services de sécurité à traquer les criminels et les terroristes. «En ce moment même, le tribunal criminel de la ville de Tizi Ouzou est en train de juger les 12 criminels qui ont organisé dernièrement l'enlèvement et l'assassinat de l'entrepreneur Hend Slimana. Les services de sécurité, tous corps confondus, redoubleront d'efforts afin d'assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens», a tenu à rassurer le wali.