Le vote des éléments de l'ANP en dehors de leurs communes d'origine continue de susciter la polémique. Le Parti socialiste des travailleurs (PST) compte organiser un rassemblement public, demain, dans la commune d'Adekar (Béjaïa) – qui compte une des plus grandes concentrations militaires en Kabylie – pour exprimer son opposition «au vote des membres de l'ANP et autres corps constitués non résidents et exiger leur radiation de la liste électorale». Le parti estime que le vote sur les APC «appartient aux citoyens de la commune». En s'appuyant sur ce réservoir électoral pour contrecarrer la liberté des citoyens à choisir démocratiquement leurs représentants, le pouvoir prépare «la fraude massive en projetant de faire voter les membres de l'ANP non résidents dans notre commune», dénonce le PST. «Autant désigner une DEC (délégation exécutive communale)», s'indigne le parti que dirige Mahmoud Rachedi, en rappelant que les militaires votent sur instruction de leur hiérarchie. «Les faire voter aux élections communales revient à préfabriquer une APC», juge-t-il. Avant l'entame officielle de la campagne électorale, le PST parle de «détournement» du scrutin qui ne permettra pas aux citoyens d'élire une APC «légitime porteuse des aspirations de la population et soucieuse d'œuvrer à la satisfaction de ses besoins sociaux». De ce fait, le parti considère qu'il y a «violation flagrante et manifeste» de la Constitution dans son article 10 et de la loi électorale dans ses articles 4, 8 et 10 et exige réparation. Pour rappel, la campagne des législatives du 10 mai 2012 a été marquée par une forte polémique au sujet du vote des militaires. La Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales avait réaffirmé, au lendemain de son installation, la revendication de faire voter les membres de l'ANP par procuration dans leurs communes d'origine.