A 89 ans, Annani Slimane ne pensait pas qu'une réception spéciale allait lui être consacrée afin de l'honorer pour son travail de poète, écrivain, enseignant et animateur. A l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la radio nationale, Layadi Mostefa, wali de Tipasa, a tenu à honorer, lors d'une manifestation organisée hier par la radio régionale de Tipasa, un ancien élève de la Medersa d'Alger depuis 1940, Annani Slimane en l'occurrence (89 ans), poète, écrivain, animateur de radio et enseignant dans sa ville de Koléa. Annani Slimane avait intégré la radio en 1948, pour animer des émissions littéraires et historiques. Il avait côtoyé durant des années de nombreuses personnalités, pour ne citer que Mostefa Lacheraf. Cheikh Annani Slimane avait enseigné à des jeunes algériens, dont certains avaient rejoint le maquis durant la guerre de libération nationale. D'autres, en revanche, avaient occupé des hautes responsabilités dans l'administration algérienne. Nour Abdelkader, son ami, mais néanmoins le premier responsable de la radio nationale algérienne après l'indépendance, avait proposé à Annani Slimane de produire une émission littéraire. L'ancien médersien de Koléa avait commencé à travailler à la radio, mais rapidement il s'était désisté. «C'était une période délicate pour notre pays à l'époque, nous dit-il. J'étais un bilingue, mais j'ai préféré enseigner, car l'éducation et surtout l'école à mes yeux étaient plus importantes pour l'épanouissement des jeunes algériens après le départ des français, ajoute-t-il. Aujourd'hui, je tiens à remercier le wali de Tipasa et les responsables de la radio de Tipasa pour leur geste honorable que je n'oublierai pas», conclut-il. Maya Zerrouki et ses collaborateurs avaient réussi à faire sortir de l'anonymat cet ancien médersien qui avait travaillé et assisté à la naissance de la radio algérienne en 1962.