Présenté par les gouvernements comme un alternative énergétique au pétrole et au gaz, le gaz de schiste est rejeté par la communauté scientifique et les écologistes qui jugent son mode d'extraction dangereux. A Alger, le Collectif national pour les libertés citoyennes (CNLC) organise une conférence-débat ce dimanche pour contester son exploitation. El Watan Week-end démêle le vrai du faux sur ce gaz polémique. L'eau sera contaminée. Vrai. C'est le principal problème lié à l'exploitation du gaz de schiste, qui exige une consommation d'eau très importante puisqu'elle se compte en millions de mètres cubes. «L'exploitation du gaz de schiste est le danger absolu, car il touche directement l'eau, la terre, et l'air, donc la vie, par une pollution irréversible», déclare Mohamed Balghouthi, consultant tunisien en intelligence économique et expert en ressources minières. Les produits chimiques utilisés sont dangereux. FAUX. Le risque ne réside pas dans la dangerosité des produits employés pour l'extraction du gaz, mais dans les résidus chimiques qui se diluent dans les nappes phréatiques situées à proximité des puits. «Généralement, les nappes sont éloignées, de plusieurs centaines de mètres. Ceci dit, le risque de fissures dans la roche mère n'est pas inévitable», assure Salim Bentalla, expert pétrolier algérien. Les nappes souterraines contaminées seront recyclées. VRAI. Les spécialistes de l'exploitation rétorquent qu'une partie de cette eau, environ 40%, peut-être récupérée et recyclée. Ils envisagent également d'exploiter des nappes aquifères souterraines salées ou de l'eau de mer (une strate perméable de roche, sable ou gravier porteuse d'eau douce, formant un réservoir d'eau souterraine, ndlr) pour éviter de ponctionner les réserves d'eau douce. L'extraction provoque des tremblements de terre. Vrai et faux. Ils peuvent se produire lorsque les vibrations engendrées rencontrent des failles naturelles. La perturbation peut alors libérer des tensions existantes. «Il est important de mener des études géologiques afin d'éviter tout risque de tremblement de terre. En Algérie, c'est une mesure préventive non négligeable», poursuit Salim Bentalla. L'Algérie est contrainte d'extraire le gaz de schiste. Faux. L'Algérie dispose de réserves, en pétrole et gaz conventionnels, qu'elle pourra exploiter, jusqu'en 2030. Ces réserves lui permettront de subvenir largement à tous ses besoins, au cours des vingt prochaines années, tenant compte de l'évolution de sa population et de sa demande intérieure. Il existe d'autres alternatives pour l'extraction. Faux. Jusqu'à aujourd'hui, il n'existe aucune technologie capable d'extraire le gaz de schiste sans détruire la roche mère, ou de contaminer les eaux souterraines. Pour vous rendre à la conférence : 67, boulevard Krim Belkacem, Telemly, Alger (siège du MDS), à partir de 10h. Email : [email protected]