La Fondation club avenir dont l'un des fondateurs est le professeur de HEC Montreal Taieb Hafsi frappe un grand coup cette année à l'occasion de son gala d'excellence qui aura lieu ce soir et pour lequel elle a réussi à inviter le dramaturge algérien Slimane Benaissa. Loin d'être une simple présence à la première rangée VIP de la salle Gesu de Montréal, Slimane Benaissa présentera sa dernière pièce théatrale El Moudja Wellat (La vague est de retour) aux invités Algériens et Canadiens de la fondation. Avant le rendez-vous de ce soir, une centaine de personnes ont pu passer la soirée de jeudi dernier avec Slimane Benaissa lors de la levée de fonds organisée par la fondation. Le créateur de la pièce Babor Ghraq (Le bâteau a coulé) a échangé avec les présents sur plusieurs sujets : le problème de la langue en Algérie, le système algérien qui n'a pas changé depuis l'indépendance, les relation entre l'Algérie et la France, le printemps arabe, son identité métissée... Ce samedi soir, le gala de la fondation fera la part belle à Slimane Benaissa. Une partie de la soirée sera consacrée, bien sûr, aux lauréats de la 9ème édition de ce gala qui met de l'avant des Algériens du Canada qui ont particulièrement excellé. Une façon de promouvoir l'intégration de la communauté des Algériens dans la société d'accueil par l'excellence. Lors de son passage à l'émission les Rencontres Berbères de Radio Centre-ville, Slimane Benaissa est revenu sur la genèse de cette pièce : « Babor Ghraq était une analyse de l'époque du parti unique. C'était une pièce évènement dans laquelle le peuple a retrouvé un discours qu'il attendait. Avec la pièce El Moujat Welat, on trouve une autre démarche, même si dans le style d'écriture on retrouvera l'esprit de Babor Ghraq dans la mesure que c'est le même auteur. Après dix ans d'exil, je me suis dit que les évènements en Algérie ont été tellement saucissonnés qu'on a l'impression que chaque évènement efface l'autre. Donc, j'ai essayé de refaire une synthèse historique depuis 1945 jusqu'à aujourd'hui sans délaisser et sans négliger aucun évènement quel qu'il soit jusqu'à l'arrivée du président actuel. J'ai fait en quelque sorte un lien historique avec et entre tous les évènements. Je crois qu'il est important pour le peuple algérien et la société algérienne de reconstruire notre histoire avec ce qu'elle a de glorieux, de magnifique, de triste et d'heureux. Aussi, je crois qu'on ne peut pas trier dans l'histoire. Il s'agit de construire la mémoire du peuple algérien avec ses douleurs, ses joies, ses réussites et ses échecs. En ce moment, il n'y a pas de parole sociale. Il y a le silence social. Et ce silence social, on ne sait pas ce qu'il couve. Donc, il est très important que la société ait la parole. À partir de là, on essayera de construire, de faire des choses tous ensemble » (berberes.com). Slimane Benaissa est déjà sur une autre pièce qui commence à être jouée en France : Exil sans GPS.