Comment humaniser l'économie ? Peut-on réaliser l'équité entre les différentes couches de la société dans un monde jalonné par une mondialisation dévastatrice ? La religion est-elle en mesure de rationaliser la course aux profits ? Ces questions seront, dès aujourd'hui, au centre du débat à l'occasion de l'ouverture du colloque international sur le thème « Ethique de l'Islam et économie de marché ». Un colloque initié par le Haut conseil islamique (HCI), dont les travaux se dérouleront, durant trois jours, à l'hôtel El Aurassi, à Alger. De nombreuses communications sur le sujet seront présentées par des spécialistes représentant différents pays. En sus de l'éminent mufti d'Egypte, Cheikh El Kardhaoui, le HCI a invité des spécialistes représentant la France, la Corée du Sud, le Sénégal, la Mauritanie, le Niger... « Ce colloque devra sortir avec des recommandations susceptibles d'adoucir les inégalités sociales caractérisant le système économique mondial », a déclaré le président du HCI, Cheikh Bouamrane, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son institution, à Alger. Selon lui, le nouvel ordre mondial a déstabilisé les relations humaines et tend à uniformiser les sociétés et gouverner le monde suivant un modèle de société unique. « L'individualisme et l'égoïsme s'imposent dans le monde au détriment de l'éthique. L'égoïsme, favorisé par le capitalisme à outrance, devient la règle générale dans nos sociétés, et ce, au lieu de la générosité et de la justice », a-t-il lancé. Le but de ce colloque, a-t-il précisé, est de tenter d'introduire la spiritualité dans l'ordre économique actuel. « Nous voulons consacrer l'équité entre les citoyens et rapprocher les différentes couches de la société. L'éthique de l'Islam doit jouer un rôle important dans l'économie moderne pour combattre les déficiences, telles que la corruption, l'usure, le vol et la fraude », a-t-il ajouté.