En dépit de la suppression du crédit à la consommation à la faveur de la LFC 2009 ainsi que l'instauration d'une taxe pour les véhicules neufs la même année, la tendance est paradoxalement à la hausse puisque pas moins de 418 665 véhicules ont été importés durant les neufs premiers mois de 2012. Les importations de véhicules ont augmenté de plus de 40% durant les neuf premiers mois de 2012, totalisant une facture en hausse de près de 38%. Un bond en avant qui réduit à néant les efforts entrepris par le gouvernement depuis quelques années pour juguler les importations de véhicules. Si depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 un recul a été constaté, le rebond constaté depuis 2011 et confirmé aujourd'hui dessine clairement les contours d'un échec pour les pouvoirs publics, ou du moins un retour inquiétant à la case départ. En supprimant le crédit à la consommation à la faveur de la LFC 2009 et en imposant des taxes à l'achat de véhicules neufs, le gouvernement Ouyahia, alarmé par une forte hausse des importations tous azimuts, entendait juguler la hausse de la facture des importations en mettant notamment un coup de frein au crédit à la consommation qui bénéficiait aux ménages. Une stratégie qui avait porté ses fruits dès les 9 premiers mois de 2010 puisque l'enveloppe consacrée à l'importation de véhicules avait baissé de près de 18%.Les importations ont ensuite augmenté légèrement avant de se hisser, en 2011, à 390 140 véhicules pour une valeur de 354 milliards de dinars, soit une progression de 30,85% par rapport à 2010. Aujourd'hui, les Douanes algériennes ont enregistré l'importation de 418 665 véhicules durant les neuf premiers mois de 2012 contre 298 816 à la même période de 2011, soit une hausse de 40,1%. Une remontée en flèche qui peut s'expliquer par la riposte imaginée et peaufinée depuis 2010 par les concessionnaires, qui ont tenté de contourner la suppression du crédit à la consommation par un redéploiement, en collaboration avec les banques privées, notamment vers le leasing qui permet aux PME de s'équiper, mais aussi d'équiper leurs collaborateurs de véhicules personnels. Les offres et autres promotions encourageant l'acquisition de véhicules neufs sont aussi une riposte, mise en branle avec un certain succès, dès la promulgation de la LFC 2009. La revalorisation salariale qui a bénéficié aux fonctionnaires et les possibilités de crédit véhicule offertes aux cadres du secteur public sont aussi à mettre sur la balance pour expliquer la hausse des importations de voitures. L'évolution crescendo de la vente de véhicules neufs transitant par les ports met aujourd'hui le gouvernement plus que jamais face à l'obligation de relever le défi de l'installation d'une industrie automobile en Algérie. Les autorités, qui ont engagé depuis deux ans des négociations avec le constructeur automobile français Renault pour la réalisation d'une usine qui prévoit un production de 75 000 voitures par an, avant d'atteindre progressivement 150 000 unités, ne semblent plus avoir d'autre issue possible car en l'absence de production locale, les importations sont clairement difficiles à juguler. Il est à noter que le classement des importations selon les pays d'origine, effectué par les Douanes et repris par l'APS, révèle que les voitures françaises occupent toujours la première place des importations de l'Algérie durant les neuf premiers mois de 2012. Le groupe Renault a réalisé des ventes en hausse de 60,6% en termes de nombre de voitures pour une valeur de 73,94 milliards de dinars contre 57 918 unités durant les 9 premiers mois de 2011 et une facture de 42,10 milliards de dinars. La marque Peugeot occupe la 2e place avec un volume en hausse de 56,6%, soit 42 668 voitures, pour un montant de 39,19 milliards de dinars contre 27 255 véhicules et 25,79 milliards de dinars en 2011. La 3e position revient à la marque sud-coréenne Hyundai avec 38 937 véhicules pour un montant de 25,44 milliards de dinars, contre 39 949 unités, soit une facture de 22,47 milliards de dinars à la même période en 2011 et une légère baisse de 2,5%, selon les Douanes.