Lors de la séance de clôture de la conférence stratégique sur les opportunités d'investissement dans le secteur de l'énergie, lundi en fin de journée, l'ancien ministre de l'Energie, Nordine Aït Laoussine, a procédé à l'évaluation des débats qui ont eu lieu lors des panels et des tables rondes. Le débat sur le développement de «l'ensemble des ressources énergétiques du pays, qu'elles soient actuelles, potentielles ou virtuelles», pour reprendre son expression, est une première. Si le développement des hydrocarbures non conventionnels, notamment le gaz de schiste, retient l'attention, l'ancien ministre a estimé qu'«en ce qui concerne les activités conventionnelles en amont, le fait qu'elles aient été volontairement reléguées au deuxième plan au cours de cette conférence ne doit pas donner lieu à une interprétation erronée, celle qui tendrait à vous faire croire qu'il n'y a plus rien à faire dans le conventionnel en Algérie». «Il est vrai que nos niveaux de production de pétrole et de gaz sont en déclin, mais il s'agit là d'un déclin momentané en attendant la mise en exploitation prochaine de gisements déjà découverts», a-t-il affirmé. Selon Aït Laoussine, «il reste beaucoup à faire dans le conventionnel, non seulement sur les vastes zones encore inexplorées, mais aussi sur les zones déjà en production grâce aux techniques de récupération secondaire et tertiaire». En résumé, l'ancien ministre a estimé que «le potentiel d'augmentation des réserves conventionnelles ne doit pas faire l'objet d'une deuxième priorité. Ce potentiel est capable de contribuer plus rapidement que les sources non-conventionnelles à la reconstitution de nos réserves et au redressement de notre production en déclin». A propos des gaz non conventionnels, l'ancien ministre a indiqué que «l'exploitation des gaz de schiste prendra du temps» et qu'«il ne faut pas s'attendre à un début de production commerciale avant la fin de cette décennie, si tout va bien». «Les conséquences sur l'environnement sont indéniables, mais gérables», a-t-il soutenu en ajoutant qu'«il faut s'y préparer en adaptant, en cas de besoin, une réglementation qui existe déjà». «De toute façon, nous n'avons pas le choix. Au rythme actuel de l'évolution de notre consommation nationale, nous ne disposons pas de réserves suffisantes pour assurer la pleine utilisation de nos capacités d'exportation», selon l'ancien ministre. «Si le potentiel en gaz de schiste est considérable, le potentiel algérien est tout aussi considérable en énergies renouvelables, notamment dans le solaire et il ne s'agit pas de choisir entre les énergies renouvelables et les hydrocarbures non conventionnels», a-t-il assuré. «Nous aurons besoin tôt ou tard de développer ces deux sources», a soutenu M. Aït Laoussine, en ajoutant qu'«il ne faut pas opposer le schiste et le solaire». La troisième journée, hier, a été consacrée à l'organisation d'un atelier sur l'expérience des gaz de schiste aux USA, animé par le groupe Halliburton.