Le marché pétrolier continue de susciter un intérêt particulier de la part des analystes. En effet, la hausse des prix constatée depuis l'hiver 2002-2003, si elle semble structurelle, fait poser néanmoins beaucoup de questions. En se basant sur le phénomène des cycles qui a toujours caractérisé le marché, plusieurs experts prédisent une chute des prix. La dernière analyse produite sur le marché pétrolier est l'œuvre de l'ancien ministre de l'Energie Nordine Aït Laoussine, qui considère que « le marché est en état d'apesanteur » et que « les prix baisseront à moyen terme, peut-être de façon brutale ». La volatilité du marché est telle que le baril avait perdu 10 dollars entre le 31 janvier et le 1er février avant de reprendre au-dessus des 60 dollars. Il y a environ deux ans, l'ancien ministre de l'Energie, Sadek Boussena, avait expliqué le caractère cyclique des prix du pétrole en envisageant la possibilité d'une baisse de ces prix dans la mesure où les facteurs haussiers d'aujourd'hui peuvent évoluer dans un sens inverse. La hausse des prix a duré dans le temps. Mais il n'est pas dit qu'elle se poursuivra, surtout que la bonne tenue des stocks est en train de pallier progressivement au problème des capacités additionnelles de production dont la baisse avait installé le syndrome de la rupture de l'approvisionnement. Devant cette situation, l'Opep essaie d'élaborer une nouvelle fourchette de prix pour remplacer l'ancienne (22-28 dollars), dépassée par les événements. Selon les experts des pays producteurs de l'Opep, les facteurs géopolitiques et les tensions ont fait augmenter le prix du baril de pétrole brut d'environ 20 dollars. Ainsi, le prix réel du baril, calculé sur la base des seuls fondamentaux du marché, serait d'environ 40 dollars. L 'Opep veut obtenir un prix qui puisse permettre les investissements nécessaires à l'industrie pétrolière sans blesser la croissance économique mondiale. Beaucoup d'observateurs prêtent à l'Opep l'intention d'obtenir un prix du baril situé entre 40 et 50 dollars, avec l'accord des pays consommateurs, afin de sécuriser le marché à long terme, y compris en réduisant la production quand il le faudra.