Mohamed-Salah Boultif, président-directeur général de la compagnie Air Algérie, a souligné, hier à Alger, lors de la 45e assemblée générale de l'Organisation des transporteurs aériens arabes (AACO), que le but de cette rencontre est de «coordonner les actions futures, notamment sur les relations entre les pays arabes et l'Union européenne (UE) en matière d'accès au marché, de créneaux horaires (slots) et de libéralisation». Il est envisagé aussi de voir comment il sera possible de remettre en question la taxe carbone, une décision prise unilatéralement par l'UE depuis 2008 et qui a été décriée par la plupart des compagnies aériennes. L'idéal est d'aboutir à un «un accord global dans le cadre de l'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI)». L'AACO a aussi abordé des thèmes relatifs à la sécurité et la sûreté et à tout ce qui est nouvelles normes en matière de distribution des produits au niveau mondial. Il a été constaté que dans certains pays, des compagnies se sont développées plus que d'autres, notamment celles du Golfe. Elles connaissent des taux de croissance à deux chiffres. Même si ces compagnies, selon le PDG d'Air Algérie, «n'ont pas de marché, elles vont le chercher ailleurs. Ce sont des compagnies de transit». Dans ce cadre, Tony Tyler, directeur général d'IATA, a mis en évidence le fait que les entreprises aéronautiques dans le Golfe ont été le catalyseur de la transformation et de l'expansion rapide des économies de la région. Concernant la situation du transport aérien arabe, Abdelouahab Toufaha, secrétaire général de l'AACO, a fait savoir qu'elle est en «constante progression» sur le plan international et domestique malgré l'avènement du phénomène communément appelé le Printemps arabe. Les parts de marché des compagnies aériennes arabes sont passées de 3,3% en 2001 à plus de 10% en 2011, a-t-il relevé. Questionné sur la possibilité d'ouvrir de nouvelles lignes, le patron d'Air Algérie a affirmé que «les choses se font par étape. Nous avons commencé par renforcer les lignes existantes et ensuite cherché de nouvelles lignes où il n'y a pas de trafic naturel entre l'Algérie et les capitales africaines. Ce sont des lignes qui vont s'inscrire dans cette idée de construction de hub, à l'instar de ce qui se fait au Moyen-Orient. On met en place des correspondances en adoptant une meilleure politique tarifaire au départ de ces pays. On pourra ainsi capter quelques trafics, ce qui justifiera l'ouverture de nouvelles dessertes en Afrique, qui sont à l'étude». Concernant le nombre de passagers transportés, il dira : «Globalement, on pense terminer l'année 2012 à hauteur de 4 millions de passagers, dont 1,5 million sur le réseau domestique.» Un plan quinquennal de développement (2012-2017), doté d'un budget de 60 milliards de dinars, servira à financer plusieurs opérations, dont l'achat de nouveaux appareils. La flotte est composée de 42 appareils avec une moyenne d'âge de 7 ans et demi.