La mission du nouveau DG du CHU Saâdna Abdennour ne sera pas de tout repos, avec les innombrables problèmes auxquels il devra faire face. Après une «vacance» de plus de deux années, le centre hospitalo-universitaire (CHU) Saâdna Abdenour de Sétif, dispose désormais d'un nouveau directeur, en l'occurrence Abdelkrim Mehatef, professeur en épidémiologie, installé officiellement mardi par le professeur Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé, de la Population et de la Réformé hospitalière, en marge de sa visite à Sétif. Le nouveau premier responsable d'un établissement agonisant a du pain sur la planche. La mission de Mehatef qui connaît bien l'infrastructure où il a exercé dans les années 1980 les fonctions de secrétaires général, ne sera pas une simple sinécure, sachant que d'innombrables épineux dossiers l'attendent. L'insalubrité des lieux, le manque de médicaments, la vétusté de bon nombre de services, la «démission» d'un personnel livré à lui-même des années durant, et la détérioration des prestations sont sommairement quelques points noirs qui se dressent déjà sur le chemin du nouveau directeur bénéficiant du soutien et de la confiance de Ziari, ayant exhorté la communauté de CHU à prêter main forte au nouveau manager pour l'aider à redorer le blason d'une infrastructure qui tombe en ruine. Avant de revenir sur le point de presse organisé à l'issue de sa première sortie sur le terrain, Pr. Ziari a dit clairement : «Sétif a réellement besoin d'un deuxièmes CHU car je ne suis un adepte des raccommodages qui ne sont d'aucune utilité à un établissement qui a montré ses limites.» Il s'est, en premier lieu, rendu au CAC (centre anticancer) qui n'est toujours pas fonctionnel, six années après son lancement en 2006. Sur place, le ministre qui a bien écouté l'exposé du directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya qui n'a occulté aucune faille, a montré son entière disponibilité pour mettre un terme au problème des équipements de radiothérapie, qui freinent la mise en exploitation d'un tel établissement faisant défaut aux centaines de cancéreux «pris en charge» provisoirement par la clinique d'El Hidab, deuxième escale de Ziari. Ce dernier met par la suite le cap sur Draâ El Miad et Ouled Si Ahmed (daïra de Aïn Oulmene) où il a inauguré deux polycliniques devant améliorer la couverture sanitaire des populations des localités précitées. Une virée à la clinique de Ras Isli (daïra de Saleh Bey) est l'ultime étape du ministre au sud de la wilaya. Avant de tenir une séance de travail avec les cadres de la santé de la wilaya au sein de l'école paramédicale qui bénéficiera d'une extension (16 nouvelles salles, un amphithéâtre de 80 places et une structure d'hébergement de 36 chambres), Ziari s'est rendu aux services des urgences du CHU où les habitués des lieux n'ont pas été autorisés à l'approcher. Ziari a par la suite écouté les étudiants de chirurgie dentaire et de pharmacie qui ont mis le doigt sur le déficit en enseignants de rang magistral. Les problèmes des travaux pratiques n'obéissant à aucune norme n'ont pas été oubliés par les étudiants qui ont dénoncé leur quelconque formation. «Avec l'installation de la commission des marchés du secteur, le traitement du dossier des équipements du CAC de Sétif sera plus efficient. Pour une meilleure prise en charge médicale de la population d'une aussi importante wilaya, la réalisation d'un deuxième CHU est une demande objective d'autant plus que l'actuel ne répond plus aux exigences de l'heure.» Tels sont les principaux sujets abordés par Ziari durant le point de presse ayant sanctionné une visite qui n'a pas été marquée par la langue de bois ayant caractérisé l'ère Ould Abbès.