Le jeune avocat stagiaire, Youcef Benbrahim, 26 ans, se dit victime d'une suspension arbitraire décidée à son encontre par le bâtonnier de Sidi Bel Abbès, Mohamed Othmani. Une décision qui remonte au 27 septembre dernier. «Au motif que j'ai dit à un collègue que nous n'avons pas eu cours aujourd'hui à cause de la manifestation, un avocat membre du bâtonnat me demande mon nom et va par la suite raconter mes propos au bâtonnier qui a tout de suite mis fin à mon stage», relate Youcef Benbrahim, dans une lettre adressée à El Watan. Selon lui, le bâtonnat de Sidi Bel Abbès avait programmé, le 27 septembre dernier, un sit-in pour dénoncer le film offensant le Prophète, dont des extraits ont été diffusés sur Youtube. L'avocat stagiaire considère cette «suspension comme arbitraire et comme une sanction pour son activisme au sein de l'organisation Amnesty International Algerie». «Cette décision a été prise en-dehors de tout cadre règlementaire, sans qu'un écrit ne me soit adressé et sans ma comparution devant le conseil de discipline», précise-t-il. Contacté, Mohamed Othmani, le bâtonnier de Sidi Bel Abbès, nie les faits. «Nous n'avons pas mis fin au stage de Youcef Benbrahim. Le 27 septembre 2012, un sit-in a été organisé comme preuve de soutien au Prophète. Tous les avocats se sont rassemblés, sauf Youcef Benbrahim. S'il n'est pas de confession musulmane, nous rencontrons un problème, car les avocats prêtent serment sur le Coran. Et si Benbrahim prête serment sur le Livre sacré, et qu'en réalité il n'est pas musulman, il y a une contradiction», estime-t-il. «Je connais les libertés et ses limites. Nous aussi nous pouvons écrire des articles. Ecrivez ce que vous voulez», enchaîne-t-il. Mais Youcef Benbrahim tient à préciser que son cas «n'est pas lié à son appartenance religieuse musulmane, dit-il, mais relève de l'arbitraire et de la hogra».