Comment peut-on rester indifférents face à la banalisation des objets si l'enfance est réduite à vendre des armes blanches sur la voie publique ? Couteaux à cran d'arrêt, poignards à double tranchant, couteaux à lame éjectable ou de boucherie et autres instruments tranchants, tous aussi dangereux les uns que les autres. Voici, sommairement, les armes blanches prohibées par la loi, que vendent des enfants d'à peine 12 ans à Guelma et, s'il vous plaît, sous l'œil vigilant des policiers. La scène se passait vendredi dernier au marché hebdomadaire de Guelma. Ces gamins ont perdu toute innocence au profit d'une étonnante arrogance. Comme tout un chacun le sait, le port d'armes blanches non justifié (nécessité de métier ou autre) est interdit par la loi. A Guelma, il ne se passe pas une journée sans que les services de sécurité ne procèdent à l'arrestation de personnes en infraction avec cette même loi. Le même constat est établi par le service des urgences de l'EPH OKBI. Mais comble de l'ironie, ce sont des adultes qui négocient avec les «gosses». «400 DA, c'est le dernier prix pour ce couteau à cran d'arrêt», dira l'enfant à l'adulte intéressé par le produit. En effet, il s'agit d'un couteau genre Okapi made in South Africa, le couteau rural du Maghreb, un cran d'arrêt qui fait des milliers de victimes et des drames familiaux au quotidien.