La chambre pénale près la cour de Constantine a examiné hier l'affaire en appel du jeune Anis Ihab Bounaâs, âgé de 13 ans, dont les parents ont poursuivi en justice le gynécologue ayant suivi la mère durant sa grossesse, pour erreur médicale et négligence, car il n'avait pas décelé chez l'enfant une toxoplasmose oculaire congénitale lui ayant entraîné une cécité avec «une microphtalmie, ou cornée opaque» au niveau de l'œil droit, et une «anophtalmie» pour l'œil gauche. Autrement dit, l'œil droit est blanc, alors que le gauche est un trou béant, selon les déclarations du père. Appelé à la barre, le médecin spécialiste en gynécologie, Mohamed Debache, a affirmé qu'il a totalement fait son devoir de médecin avec cette femme durant les neuf mois de sa grossesse. «Ce couple n'a pas suivi mes prescriptions correctement et je n'ai pas découvert la maladie du bébé durant la grossesse», a-t-il dit. Les parents ont soutenu de leur côté avoir suivi pas à pas les recommandations du médecin. «C'était ma première grossesse et j'ai suivi toutes les instructions de mon médecin traitant qui a négligé les résultats des analyses et l'avis du laboratoire ayant signalé l'existence d'une toxoplasmose immunologiquement positive qui doit être contrôlée dans 21 jour», a déclaré la mère. Et d'ajouter : «Nous avions confiance en ce médecin, nous ne pouvions douter de lui.» Les plaignants ont demandé une contre-expertise médicale par le biais de leur avocat, devant être réalisée hors de Constantine. Une procédure refusée par la défense du médecin qui a mis en avant le fait que ce dernier a commis une erreur professionnelle et non médicale : «Le médecin n'a pas bien expliqué le problème aux parents, et leur enfant a eu ce handicap à cause d'une autre maladie génétique.» Le verdict de cette affaire sera connu la semaine prochaine.