Le chef de la délégation de la Commission européenne à Alger, Lucio Guerrato, a exprimé hier sa satisfaction quant aux conditions dans lesquelles est mis en œuvre l'accord d'association signé entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), sept mois après son entrée en vigueur, soit le 1er septembre 2005. Interrogé en marge d'une rencontre organisée hier par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA) sur la mise en œuvre de l'accord Algérie-UE, M. Guerrato a indiqué que « hormis quelques contestations exprimées par certains, les opérateurs économiques algériens sont parvenus maintenant à gérer leurs affaires concrètement loin des craintes imaginaires d'autrefois ». Les contestations évoquées par le chef de la délégation de la CE se rapportent essentiellement à certaines mesures contenues dans l'accord et jugées austères, voire non équitables par des opérateurs nationaux. C'est le cas du patron de Cevital, Isaad Rabrab, pour qui l'accord d'association Algérie-UE « est en défaveur de l'Algérie non seulement pour ce qui est du contingentement imposé sur le sucre algérien mais aussi pour d'autres produits » agricoles et industriels. Selon M. Guerrato, les autorités algériennes ont la possibilité d'introduire une demande pour « réviser certains contingents bien avant la clause de rendez-vous fixé pour cinq ans après l'entrée en vigueur de l'accord ». Evaluer les échanges Il s'agit là d'une voie de recours envisageable au même titre que celles prévues au niveau national par la commission de suivi siégeant à la CACI, au niveau des Etats membres de la Communauté européenne ou encore au niveau communautaire, prévues par la Commission européenne. A ce propos, M. Guerrato a précisé qu'après le report de la tenue du conseil d'association décidé la semaine dernière, les préparatifs pour la tenue de ce conseil sont déjà en cours sans avancer pour autant une quelconque date. A la question de savoir si la problématique de la libre circulation des personnes sera à l'ordre du prochain conseil, l'ambassadeur de l'UE en Algérie a estimé que cette question « est structurellement un problème qu'il faudrait tôt ou tard affronter », mais il faudrait, a-t-il ajouté, qu'il y ait toute une série de mesures préalables. Quant à la baisse inattendue du volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'UE constatée quatre mois après l'entrée en vigueur de l'accord, M. Guerrato a estimé qu'il ne faudrait pas évaluer les échanges dans leur globalité mais plutôt de les analyser par secteur d'activité. Selon lui, « si l'importation des biens et équipements ont connu une augmentation, cela veut dire que l'investissement se porte bien ». En revanche, certains participants à la rencontre n'ont pas manqué d'exprimer leur étonnement quant à la baisse qu'ont connue les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'UE ces quatre derniers mois. Mais aux yeux du représentant des douanes algériennes, Abdelaziz Bouguelid, « il faudrait attendre fin 2006 pour obtenir une évaluation fiable et en tirer les conclusions ».