Malaise à la centrale syndicale. Les membres du syndicat de l'ENTV, dépendant de la Fédération de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique, de la culture et la communication, dénoncent « les agissements illégaux » de certains membres de la direction nationale de l'UGTA. Ces responsables ont procédé, ont-ils précisé, à la dissolution et au renouvellement du conseil national dudit syndicat d'une manière illégitime. C'est ce que nous ont déclaré les membres du bureau national de ce syndicat qui se sont rendus hier à notre rédaction. « Notre mandat n'a pas expiré. C'est la seule section syndicale légitime à l'UGTA », ont-il affirmé. Ils révèlent des faits graves. Selon eux, le secrétaire général de la fédération a décidé en pleine réunion, « après avoir reçu un appel téléphonique », de geler le conseil national du syndicat. « Nous étions en pleine réunion ayant pour objectif le débat autour des revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l'entreprise, lorsque le secrétaire général a pris la décision d'arrêter tout. C'était le 2 février dernier. Il nous a dit que c'est une décision venue d'en haut et moi je l'applique », a indiqué Mourad Merazi, secrétaire général du syndicat. Les six membres du bureau, représentant les travailleurs des stations régionales de l'ENTV, venus avec lui, ont attesté les faits. « Ces gens-là ont des desseins inavoués. A chaque fois que nous organisons des réunions pour débattre des revendications salariales des travailleurs, c'est la même chose qui se répète. Les réunions sont souvent torpillées », ont-ils souligné. « Toutes nos tentatives de faire réagir le secrétaire général de l'UGTA, Sidi Saïd, se sont avérées vaines », ont-ils ajouté. Pis encore, en dépit des assurances de Sidi Saïd, la fédération est allée au bout de ses convictions en organisant, hier, la conférence du renouvellement des structures du syndicat. « C'est une procédure illégale. Cette conférence n'a été demandée ni par les deux tiers du conseil national de l'entreprise ni par la majorité des sections syndicales, comme le stipule la loi », a souligné M. Merazi. Pour lui, ce vote venant contre l'avis de la majorité des membre du conseil syndical (30 contre 13) est un vote « fantoche ». Les syndicalistes accusent le secrétaire général de leur fédération et le chargé de l'organique à l'UGTA d'avoir entériné cette farce en excluant les représentants légitimes des travailleurs. Ne reconnaissant pas la nouvelle structure, les élus syndicaux (journalistes et techniciens de l'ENTV) menacent de paralyser la télévision au niveau national. Ils lancent en tout cas un dernier appel à l'adresse du patron de l'UGTA pour mettre un terme à ces dépassements. « Seul un syndicat fort représentatif dans sa désignation et démocratique dans son fonctionnement est viable. Nous interpellons, une nouvelle fois, Sidi Saïd pour qu'il agisse afin de mettre un terme à cette mascarade », lit-on dans la déclaration des contestataires.