Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s'occupe actuellement de la préparation de la prochaine rentrée universitaire 2006-2007. Dans cette perspective, le département de Rachid Harraoubia, premier gestionnaire de ce secteur, multiplie en cette période de vacances les réunions avec les différents responsables de secteur. A cet effet, une rencontre nationale a regroupé jeudi dernier le ministre de tutelle et les recteurs des universités algériennes. Hier, c'était autour des directeurs des œuvres sociales de rendre compte au ministre de leur travail effectué dans ce sens et c'était également l'occasion pour ces responsables d'exposer leurs préoccupations et les problèmes qu'ils rencontrent dans ce domaine. Ce travail d'évaluation se déroule au moment où l'université est en période d'instabilité avec, pour menu, des grèves cycliques déclenchées par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). Un syndicat autonome qui a paralysé durant toute une semaine les universités algériennes à travers le territoire national. Ce mouvement de débrayage risque de se reproduire dans les prochains jours et cette situation ne semble pas inquiéter les responsables du secteur, puisqu'ils n'ont ni évoqué ni fait allusion à ce marasme. M. Harraoubia se contente à chaque fois de donner des statistiques ayant trait au nombre de lits, restaurants, bus acquis, pour permettre aux étudiants d'étudier dans de bonnes conditions. Le comble est que ces étudiants se plaignent à longueur d'année du manque d'infrastructures, d'absence de transport, d'une restauration qui laisse à désirer. L'on s'interroge alors sur la réalité du terrains. Hier encore, M. Harraoubia s'est montré satisfait de l'avancement des préparatifs de la prochaine année universitaire, en soulignant que celle-ci sera marquée par la réception de 70 000 places pédagogiques et un nombre important de lits. Il a rappelé que les programmes de réforme se sont élargis pour toucher les régions du Sud et des Hauts-Plateaux dans le but de construire des centres universitaires dans chaque wilaya, notamment dans celles du sud du pays, telles que les villes de Tindouf, Illizi, El Bayadh et Naâma. A l'horizon 2009, l'université algérienne, a-t-il indiqué, accueillera 1,5 million d'étudiants. C'est dans cette optique que l'Etat envisage, selon le ministre, dans le cadre du programme quinquennal (2006-2009), de réaliser 500 000 places pédagogiques et près de 380 000 lits. Lors de son intervention, M. Harraoubia a sommé les directeurs des œuvres sociales de toutes les universités à élaborer, dès maintenant, un programme spécial pour le mois de Ramadhan prochain. « Pour éviter de rééditer les erreurs des années précédentes, je vous demande d'entamer dès à présent les préparatifs consistant à réunir toutes les conditions pour que les étudiants jeûnent dans un environnement meilleur », a souligné l'orateur. Le ministre a aussi exigé des participants de respecter le cahier des charges national mis en œuvre récemment afin de mettre un terme au détournement de contrat et d'argent. Dans ce sillage, le premier responsable du secteur fera remarquer que les directeurs des œuvres sociales qui s'adonneront à cette pratique seront traduits en justice à l'instar de l'ex-directeur des œuvres sociales de la région d'El Oued qui a été relevé de ses fonctions il y a quelques jours. M. Harraoubia ordonnera à M. Bougasba, nouveau directeur installé il y a deux semaines, de déposer plainte contre l'ancien directeur. La question qui se pose d'elle-même est de savoir pourquoi le département de M. Harraoubia, qui détient toutes les données sur ce dossier et qui a toute latitude de saisir la justice, ne l'a pas fait jusqu'à l'heure et compte sur la contribution du nouveau directeur ? Ce dernier a tenu à préciser que la gestion du secteur des œuvres sociales est complexe.