L'éthique et les valeurs spirituelles jouent un grand rôle dans la régulation de l'économie. C'est ce qu'ont affirmé les participants au colloque international sur l'éthique de l'islam et l'économie de marché, ouvert hier à l'hôtel El Aurassi (Alger). Une rencontre organisé par le Haut conseil islamique (HCI) et à laquelle ont pris part des spécialistes et chercheurs venant de plusieurs pays. Ces derniers ont, en effet, souligné les déséquilibres entre le Nord et le Sud occasionnés par le nouveau système mondial. Dans ce contexte, Ali Boukami, professeur à l'université d'Alger, a axé son intervention sur les incohérences résultant des nouvelles politiques sans frontières et l'absence de consensus sur les normes universelles. Présentant une communication portant sur le thème « Gouvernance, éthique et le nouveau contexte international », le conférencier a mis l'accent sur les écarts entre les performances en matière de croissance économique de certaines régions du monde. Ces écarts, a-t-il indiqué, sont peut-être explicables par les différences existantes dans la gouvernance et la mise en application des politiques publiques. « Dans le domaine de la santé par exemple, l'individu américain dépense quelque 5000 dollars contre 100 dollars pour les habitants du Maghreb et moins de 10 dollars pour certains pays africains », a-t-il indiqué pour démontrer l'écart dans le mode de vie entre le citoyen occidental et celui du tiers monde. Selon lui, les obstacles technologiques et la différence dans la diffusion des flux d'information constituent des freins au progrès. Du point de vue religieux, l'économie et l'éthique ne sont pas séparables. Selon l'imam égyptien Youcef El Karadoui, « l'islam, qui n'admet pas la séparation entre la science et les valeurs morales, ne peut, en aucun cas, admettre une séparation entre l'économie et l'éthique ».