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Les lois fondamentales des Etats du Grand Moyen-Orient
Des nœuds gordiens (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 29 - 03 - 2006

Victor Ostrovski, un autre barbouze israélite, révèle que dans les échelons décisionnaires arabes, en sus de ses coreligionnaires surdoués qui s'y affairent (ils sont une centaine d'ethnies réparties sur les cinq continents(18) des taupes autochtones espionnent pour le compte de l'Institution (Mossad), produisant la preuve que les gouvernements du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord sont sous l'emprise absolue d'Israël. Pour le moins, ces confessions suggèrent que quoique les dirigeants arabes fournissent comme renseignements, en coopérant, ce sera toujours le « sceau de Salomon » qui en garantira l'authenticité et la teneur, la coordination de la lutte antiterroriste revenant ainsi de facto à Israël, dans l'intérêt de l'Occident « en danger ». De là à admettre qu'Israël, l'expert sociologue des affaires arabes, est un « initiateur associé » du GMO, il n'y a pas d'espace pour le doute. Evidemment, les déclarations des espions juifs pourraient relever de l'intox destinée à semer la discorde au sein des populations arabes et servir à investir les services de sécurité du monde occidental(19). Mais si les auteurs de ces révélations disent vrai, alors la désolante réalité arabe témoigne de la pugnacité malveillante de leurs cousins sionistes à leur égard. Pis ! Les imputations qui sont portées aux Israéliens de tromper dans des activités interlopes telles, en particulier, celles qui ont eu cours en Algérie durant la décennie 1990 - où ils auraient été d'intelligence avec les sbires de la DUSE du décideur Jean-Marie Lepen et consorts - ne sont pas pour ainsi dire infondées(20). C'est donc exprès que les échecs cuisants des Arabes et musulmans dans tous les domaines, les incohérences et autres paradoxes, la plongée dans la spirale de la violence... sont strictement attribués à leurs incompétences et barbaries décrétées innées, alors qu'ils participent davantage à des stratagèmes de leurs prédateurs - d'obédiences multiples - redoutablement retors. A telle enseigne que le char des Etats arabes soit inlassablement entraîné par un irrésistible cheval de Troie, ce n'est pas imaginé(21) ! La diversion, la duplicité, la propagande... seraient alors causes d'une partie non négligeable de leur calvaire. En définitive qu'aujourd'hui en Irak et dans les pays où l'islamisme intégriste y est pressenti comme source de danger soient montées ces officines tant redoutées, il n'existe pas l'ombre d'un doute(22) Et qualifier la situation « irako-GMO » de l'arbre cachant la forêt (en fait il s'agit d'une jungle), ce n'est pas excessif. Seulement reconnaître que ce par quoi est assailli aujourd'hui le monde arabo-musulman n'est pas inédit, qu'il lui est quasiment interdit d'innover pour son répit - qui tarde à venir - ce sont là des truismes qui, en principe, n'avancent cette communauté nulle part. Pourtant malgré cette extraordinaire ingénierie qui besogne à la sape de ses fondements(23), la situation générale est telle que le monde arabo-musulman est en veine de saisir cette sorte de chance qui a visité, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Etats belligérants vaincus mais délivrés des menaces liberticides. Oui, tout à fait, les Arabes et les Musulmans peuvent escompter une sortie du pétrin et rompre avec cette fatalité récurrente... A la condition de parvenir à fusionner avec les démocraties dans le mondialisme en structuration ! Evidemment pour ce faire, ils devront au préalable neutraliser leurs redoutables attentistes, égoïstes au plus haut degré, qui servent d'interface à leurs prédateurs. Mais sans doute plus encore, leur faudra-t-il trouver et les tenir en brides pour progresser dans la géographie que la marche forcée de l'oncle Sam et le réveil de Bouddha ont, en tsunamis, jonchée de récifs sulfureux. Si l'espérance reste leur fil conducteur, la reconnaissance des pièges et défis est nécessaire pour les préserver de s'y échouer encore - et cette fois-ci sans doute pour de bon. Car même s'il n'est pas aisé de le distinguer dans ce tohu-bohu complètement hérétique, il faut pressentir que les Etats-Unis ont assurément perdu le goût de continuer leurs « bonnes œuvres ». Libérer les pays à la traîne de l'utopie de l'avènement du socialisme mythique ou des tyrannies qui les infestent à coups de force et « d'oracles » mesquins, paraît contraire à leurs intérêts et philosophie depuis la chute du Mur de Berlin. Sachant que l'ex-URSS s'est effondrée à l'épreuve de la perestroïka/glasnost, pas à la suite d'une déflagration, la probabilité, qu'eux les USA succombent à l'ordalie de la mondialisation/globalisation est forte. Qu'eux les superpuissants, par un effet des plus pervers, soient placidement absorbés dans des remous que la « déferlante jaune » gonfle, ça n'est pas exclu. Et c'est sûrement ce qu'escomptent les opportunistes de tous bords. Qui estiment que le glas de la superpuissance, arrogante, a sonné et qui le lui font entendre(24). Considérant que son hégémonie globale, tout à fait tangible après l'effondrement de l'empire soviétique et la chute du Mur de Berlin, en raison de son installation brutale, précipitée... ne peut pas perdurer pleine et stable dès lors qu'une grande partie de l'Asie, berceau de la stratégie, légendairement irréductible, quand bien même « pacifiée », lui demeure aliénée. Pour juger du bien-fondé de cette opinion, il suffit de tenir le raisonnement suivant. Si les USA, qui sont le messagers des libertés ont, en assurant le triomphe de l'économie capitaliste dans la plus grande partie du globe, consommé la fin de l'empire communiste et instauré le leur et si, comme ça a toujours le cas, les artisans des dénouements impériaux - ce sont les prolétaires - ce qui s'est produit effectivement dans les empires romain, ottoman, soviétique... - alors la victoire des travailleurs asiatiques (les délocalisations ne sont-elles pas leur « butin » ? Leur essaimage ne représente-t-il pas une invasion ?), atteste que l'ère impériale de l'omnipotent Oncle Sam est révolue et que son déclin est annoncé(25). Postulant que ce point de vue n'est pas absurde, comment vont donc se comporter les faucons du nouvel empire frustrés, secoués par la situation soudaine qu'ils ont concouru à créer, privés du leadership absolu impossible, et désormais inexorablement mus par la libération des réflexes primaires de destructivité due à la poussée de gigantisme chez tout titan expansif (Fukuyama et Huntington ont leur propre interprétation de ce mal et de son remède) ? Evidemment s'engager sur les pas de leurs prédécesseurs impériaux !
Démocratie imposée
Dans le nouveau monde, déclaré sauf des calamités de l'apartheïd et du communisme, délivré du nazisme et du fascisme... où ne subsistent plus de menées impérialistes que l'aventurisme colonialiste, sélectivement épargné par tous les triomphes des libertés (son étrange apologie dans les programmes scolaires de ses nostalgiques augure de l'immuabilité de son destin(26), les puissants de ce monde n'ont plus de choix sinon « asservir » les peuples qu'ils disent vouloir émanciper. Cette supposition n'est hélas pas insensée. Elle est justifiée par les manœuvres qui parasitent l'Initiative du UMO - ce beau et grandiose projet de faire de l'aberrante strate arabo-musulmane une aire de paix et de prospérité - et qui le font désormais avancer à contresens. Car, en effet, comment interpréter la « formation » des parlementaires arabes dont l'élection est décriée frauduleuse (anti-démocratique) par les Etasuniens eux-mêmes ? Ce revirement brusque et irrationnel rappelle l'attitude des colonialistes qui, au prétexte de « civiliser » les autochtones, leur inculquaient les rudiments du « Code de l'indigénat »(27) discriminatif. N'est-ce pas qu'en accordant du crédit à la « spécificité arabe », qui cultive le déni des droits élémentaires, c'est simplement garantir le retour en force de ce code honteux ? Que faut-il comprendre par la représentation copieuse dans des institutions internationales démocratiques de personnes taxées d'esbroufeurs de régimes inamovibles tyranniques, voyous, corrompus ? Figuration, à la tonalité inouïe, assurément elle n'a pas pour simple rôle de souscrire au détournement des capitaux tirés des ressources de ces pays fragilisés par leurs fétus gouvernants tutélaires(28). Plus inquiétant encore ! Dans la nouvelle ère dont la mondialisation/globalisation sculpte l'entrée, où les tribus de l'hémisphère sud, sans cesse jugées colonisables à outrance, courent le risque extrême des victimes sacrificielles, les « islamistes indexés » (articles spécifiques des systèmes iniques), après avoir servi notablement contre le communisme, ont tout l'air d'être soigneusement conservés, gavés ; pourquoi ? Pour la confrontation ultime du « choc des cultures » tant claironné(29) ? Voilà donc l'écueil qui guète les Arabes et les musulmans très spécialement. Et si finalement il y a entrave à leur démocratie, ce n'est donc pas du simple fait exclusif de l'archaïsme de leur société. Existe-t-il alors une autre recette pour eux afin d'éviter ces « chinoiseries » hormis celle de trancher vivement le nœud gordien par lequel les tiennent les fantoches qui l'ont noué et que des marionnettistes n'arrêtent pas de compliquer cyniquement ? Nous voulons dire ces lois fondamentales indigentes et indigestes, legs coloniaux, qui déchirent leur société et les empêchent de s'autodéterminer effectivement. Qui les étouffent. Qui les apprêtent à la guerre civile larvée. Qui font des zones qu'ils occupent d'affreux pourrissoirs. Ces lois qui sont... au ban du droit. Avant qu'il ne leur soit interdit irrémédiablement (c'est dans l'air !), à défaut de concevoir une constitution valorisante, Ies Arabes et les musulmans peuvent « se conformer » à la réglementation qui a, en plus du mérite d'avoir vêtu de savoirs, de cultures et de justice la plupart des citoyens du monde présent, la vertu de les préserver des prétextes de la prédation manifeste des ingrats qui furent nourris et grandis au sein de cette démocratie et qui s'en détournent inconsidérément maintenant. Nous voulons bien dire les textes de loi de l'oncle Sam(30). Ainsi les Arabes et les musulmans seront soustraits à la « démocratie imposée du dehors », une autre figure séculaire du colonialisme (une de plus, sombre copie de « codes de couleurs » (31) ; ils s'épargneront la chasse aux sorcières, se délivreront de l'oppressante ambiguïté de leurs meneurs. Seul un tel geste auguste, qui a la trempe du coup d'épée d'Alexandre le Grand (ce ne sera jamais un faucon), leur permettra de participer à la réunion de l'Occident et de l'Orient dans une « fin de l'Histoire » non dramatique. Quant au terrorisme et la lutte qu'il « suscite », ce ne sont en vérité que des instruments exécrables du darwinisme social qui les vise, eux, tout particulièrement. Le « tout sécuritaire » en étant la doctrine écran.
Notes de renvoi :
18)Le nombre d'ethnies de leurs cousins arabes n'en est pas moins important. Les Arabes sont des Maures, des lmazighen, des Kurdes, des Avars... Leur « persécution » (par la pensée unique) prend le pas à celle des Israélites.
19)Le fait qu'un agent du Mossad, Avraham Barzilaï, décide de parler de la guerre menée par les services secrets israéliens contre le FLN peut évidemment constituer une diversion aux aveux de Victor Ostrovski. Mais le but est indéniablement le même : brouiller les compréhensions.
20)Il faut rappeler que l'Algérie fait partie des Etats du « front du refus » englobant la Libye, la Syrie et l'Irak qui se considèrent toujours en guerre contre l'Etat hébreu, depuis la Guerre des Six jours. Ceci peut notamment blanchir les incursions-actions (relevant de la division Metsada) dans les territoires de ces pays. Une question cruciale est néanmoins à poser au passage : comment la chute des talibans en Afghanistan a-t-elle pu entraîner le retrait précipité du terrorisme en Algérie ?
21)On ne comptera jamais assez les coups des nostalgiques de l'Algérie française, des deux côtés de la rive méditerranéenne.
22)C'est navrant, écœurant de voir des souverains arabes se réjouir de telles situations. En 1993, Hassan Il déclarait : « L'Algérie est le laboratoire marocain », alors que des Algériens innocents étaient emportés par grappes dans la spirale de la violence homicide.
23) Qu'est-ce qui fait que toute proposition émanant d'Israël, du Quartette (USA, Russie, UE, ONU) ou d'un clan arabe pour régler le différend qui existe entre Israéliens et Arabes est immédiatement rejetée par ces derniers, pour être plus tard, acceptée ? Depuis celle de « la reconnaissance de l'Etat hébreu contre son retour aux frontières d'avant la guerre des Six jours » a (formulée par le Président tunisien Habib Bourguiba), jusqu'à la « normalisation » des relations qui doit se faire au « cas par cas », c'est l'éternel retour à la case de départ. Ce qu'a exigé Israël en dernier (l'acte de normalisation ne sera pas « collectif ») est défendu à Alger, lors du 17e sommet de la ligue arabe de mars 2005, avec cette autocritique : « nous, dirigeants arabes, devrons faire montre de maturité. » Quel constat !
24) Par la voie des analystes et experts de tous bords.
25) Les entreprises chinoises et indiennes sont de plus en plus performantes et concurrentielles ; elles reprennent le flambeau du capitalisme.
26) Quoique la loi parlementaire française du 23 février 2005 ait cette signification : « L'initiative du UMO, c'est ce que nous Français avons entrepris en Algérie pendant un siècle et trente ans ! » ; il n'en demeure pas moins qu'elle en a aussi cette autre : « l'intérêt des Américains et des Français est le même. »
27) Le code de l'indigénat est promulgué en 1881 par le pouvoir colonial français pour mater les indigènes algériens.
28) Il faut réfléchir à l'équation liant ses trois points de vue :
a) M. Park Dae Won, l'ex-ambassadeur sud-coréen à Alger, signale que son pays, qui n'était pas plus développé que l'Algérie il y a quatre décennies, a réussi un bon décollage alors que l'Algérie stagne. (A la fin de sa mission en Algérie - écourtée ! - l'ambassadeur sud-coréen n'a pas été reçu par le président de la République, comme de coutume, mais seulement par le chef de la diplomatie algérienne).
b) la sentence d'Eva Joly, conseillère spéciale pour la justice et la police du gouvernement norvégien dit, lors de son passage a Alger en mai 2005 : « la corruption est une forme de colonisation prolongée. Du mépris. La source de la corruption est occidentale. Les victimes ce sont les pays en voie de développement ». et enfin :
c) les résultats de recherche de l'économiste algérien Nasreddine Sadi relevant que l'argent des investissements en Algérie disparaît aux trois quarts « dans la nature ».
29) D'après les médias, les « faucons » de Washington projettent un conflit sino-américain pour 2017. L'exercice de nom de code « Shriever 2001 » a été simulé par l'us Space Command à cette fin. Comme Washington souffle le chaud et le froid en mettant des « meneurs » islamistes sporadiquement au devant de la scène politique, tout en maintenant des régimes arabes non démocratiques au pouvoir l'utilisation de la déferlante verte pour l'avènement de la « résurrection sulfureuse de Chaos » est une option stratégique.
30) Un autre raisonnement m'a fait aboutir à cette même conclusion : La prochaine constitution, Le Quotidien d'Oran du mardi 3 février 2004, Débats.
31) Le Patriot Act renseigne sur ce que pourrait être le « code vert » (par analogie au « code noir ») : un remake des étapes franchies par la société américaine ! Ce qui devrait pousser les Arabes et les musulmans à s'inspirer du combat de Martin Luther King et de Mohamed Ali. Car la planète prend les standards du pays de l'Oncle Sam et ceux qui font croire le contraire sont de piètres opportunistes.


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