Ils arrivent. Ils seront bientôt là s'ils ne sont pas déjà arrivés. Qui ça ? Les Américains, les Russes, les Martiens ? Pis... les moustiques. L'affreux insecte de quelques centimètres à peine et pas plus visible qu'une épingle. Celui qu'on appelle l'insecte « de l'ordre des diptères nématocères et de la famille des culicidés » pique et va même jusqu'à transmettre des maladies telles que le paludisme. Les chroniqueurs de l'époque de la colonisation en Algérie, citaient : « Le paludisme a tué plus de soldats dans les premiers temps de la conquête de l'Algérie que les combats. Et les colons dans les campagnes en furent aussi les victimes sans que l'on sache à quoi attribuer cette mystérieuse maladie. » Et entre le mâle et la femelle, c'est madame la plus méchante avec les pauvres vertébrés. En réalité, la femelle pique l'homme et aspire du sang afin de fabriquer ses œufs. C'est donc durant la phase de reproduction que la femelle moustique s'attaque le plus à l'homme. Un seul repère lui suffit pour détecter sa proie : la sueur humaine ou plutôt l'activité de respiration de la peau qui émet à ce moment-là du dioxyde de carbone et des acides gras. Le bouton qui démange est dû à la salive coagulante que la femelle moustique éjecte quand elle aspire du sang. Cela crée une réaction allergique qui finit en bouton. Et si nous avons l'impression qu'ils débarquent en grand nombre et n'en finissent pas de squatter nos chaumières, c'est que les moustiques se reproduisent vite et bien. En sept jours, l'affaire est dans le sac et ce qui ne fut qu'un œuf déposé par la femelle dans l'eau stagnante pour être ensuite fécondé par le mâle se métamorphose en formidable insecte piquant. Une petite semaine, si les conditions sont réunies, à savoir de l'eau et de la nourriture, suffit pour peupler une maison, un quartier, une ville de moustiques. Une semaine pour naître et devenir adulte pour une durée de vie de...15 jours. C'est la vérité de vraie. Si les pauvres vertébrés cohabitent des mois et des mois avec les moustiques, ce ne sont pas les mêmes mais très souvent des générations et des générations qui se relaient. Un indice de fécondité qui ferait jurer les statisticiens. Les moustiques peuvent hiverner lorsqu'ils trouvent l'endroit adéquat, mais généralement ils meurent faute d'avoir trouvé une chaumière accueillante, laissant aux larves la mission de perpétrer l'espèce à l'arrivée du printemps. Le mâle moustique, plus sympathique car moins gourmand, se contente du nectar de fleur et participe ainsi comme les papillons à la pollinisation des plantes.