Jusque-là, la lutte anti-moustique coûte très cher au citoyen sans pour autant que des effets se fassent sentir. En effet, une étude de marché faite par une société suisse Atlas Agro révélait l'année dernière que « les dépenses publiques et privées de lutte contre les moustiques dans quelques importantes wilayas d'Algérie s'élèvent à plus de 20 millions d'euros pour la période allant de juin à septembre ». Toujours, selon l'étude, le calcul reposait sur la consommation des Algériens en produits antimoustiques. Si les piqûres de moustiques sont à l'origine de nombreuses maladies tels les encéphalites, le paludisme, la dengue, la fièvre jaune ou le chikungunya, les produits visant à les exterminer sont tout aussi nocifs. « Pollution des nappes phréatiques, présence de résidus toxiques dans les aliments, diminution de la diversité génétique et destruction de nombreux prédateurs et parasitoïdes en raison du manque de sélectivité », expliquait M. Hassani, premier responsable de l'entreprise suisse Agro Atlas, en marge d'une rencontre l'année dernière. Ainsi, une opération pilote avait été entreprise par la société suisse à la cité Jolie Vue 2 et la cité des 286 logements pour démontrer de l'efficacité de leur plan de lutte. Les résultats qui se sont avérés très positifs s'appuyaient sur une méthode biologique : les biolarvicides comme le bacillus thuringiensis H14, vectobac WG et G. Mais hormis les qualités techniques qu'offrent ces produits, c'est une étude des 3400 espèces de moustiques qui s'imposent pour établir une stratégie de traitement dans la lutte larvicide. Etablir une cartographie des gîtes larvaires et étudier les comportements des différents types de diptères est une nécessité. Jusque-là, les communes appliquaient des solutions archaïques telles que la pulvérisation de gasoil. C'est une stratégie nationale qui doit se dessiner pour les années à venir.