La lutte antimoustique en Algérie pèche par manque de stratégie. Avec 3400 espèces de moustiques, l'Algérie demeure l'un des pays les plus exposés à ces insectes nuisibles. D'ailleurs, le directeur général de Atlas Agro GmbH, Mounir Hassani, a révélé que des communes utilisent des insecticides prohibés sans tenir compte de la santé des citoyens. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à l'occasion du Salon de la propreté et de l'hygiène tenu au Palais des expositions, Pins maritimes (Alger), le conférencier a ajouté que les dépenses publiques et privées de lutte contre les moustiques dans quelques importantes wilayas d'Algérie s'élèvent à plus de 20 millions d'euros. Ces dépenses concernent uniquement la période de juin à septembre 2005. L'éternel dindon de la farce, ce sont les ménages qui paient cette facture à hauteur de 80%. Cela ne fait donc aucun doute: la lutte anti-moustique en Algérie pèche par manque de stratégie. D'où un traitement intelligent est inéluctablement requis. A commencer par le problème de la gestion des cités algériennes. L'utilisation de produits chimiques est, certes, toujours de mise mais celle-ci reste confinée à la lutte contre les blattes et autres insectes. «Il est vrai que le traitement biologique coûte plus cher, mais il y a une absence de nuisance, permettant une plus grande disponibilité de nos équipes, nous gagnons ainsi du temps et on ne pollue pas les eaux», a relevé une source proche de l'Hurbal. Et pour mener la vie dure aux moustiques, Hurbal tente d'innover. Dans la mesure où les moustiques déterminent leur cible à 500 mètres à la ronde et qu'une seule cave inondée peut empoisonner tout un quartier, Hurbal pense avoir trouvé le remède. «C'est peut-être l'ultime solution. Nous avons commencé à placer des moustiquaires dans les ouvertures des vides sanitaires pour empêcher les moustiques de pondre dans les lieux traités. Ce qu'on perd dans les moustiquaires, on va le gagner en temps. Au lieu de venir tous les 15 jours, on opérera ainsi tous les mois», a ajouté la même source. Le budget global d'Hurbal est de 75 millions DA pour 21 communes pour la lutte contre ce qu'ils appellent les 3D (dératisation, désinfection et désinsectisation). Depuis 2004, la lutte biolarvaire a été adoptée. Les opérations de fumigation s'étalant de 21h à 3h du matin, seront lancées à l'occasion de la saison estivale. Six équipes se relaient dans les 21 communes, 4 à 6 fois, selon que les problèmes dans ces communes sont importants. Hurbal opère dans 21 communes d'Alger.