De plus en plus de jeunes sous l'emprise de psychotrope et d'alcool, commettent de très graves forfaits ; à quand une sérieuse implication de l'Etat ? La délinquance est de plus en plus un fléau inquiétant dans la wilaya de Jijel, si l'on se réfère aux données, distillées par bilans interposés, des services de police et de la gendarmerie. Cela dit, il ne se passe pas un jour sans que ces deux corps de sécurité ne fassent écho de l'arrestation de délinquants, souvent récidivistes, impliqués dans de graves crimes et délits. Conséquence de ces forfaits nuisibles à la quiétude sociale, l'actuelle session criminelle est dominée par des affaires en relation avec la hausse de la délinquance. La lecture du programme établi par la cour de Jijel renseigne, on ne peut mieux, sur le degré de gravité de ce fléau tentaculaire. Sur les 38 affaires inscrites au rôle de cette session, plus d'une vingtaine concernent des crimes d'association de malfaiteurs, de vol d'homicide, d'agressions et de coups et blessures. Le plus souvent, ces crimes sont commis par des individus jeunes sous l'emprise d'alcool et de psychotropes. L'autre signe de la gravité de ce fléau est l'usage d'armes blanches par ces criminels à qui la prison ne fait plus peur. D'autant plus que les grâces sont là pour en faire de dangereux récidivistes. De lourdes peines allant jusqu'à la condamnation à mort sont prononcées à l'encontre des auteurs de ces crimes, souvent retentissants, comme c'est le cas d'un jeune de 21 ans qui a écopé, à la fin de la semaine passé, de la peine capitale pour avoir mutilé sa victime avec un couteau avant de l'achever devant des témoins horrifiés. Autre temps, autre mœurs, ces crimes semblent avoir pris le relais des affaires liées au terrorisme qui dominaient, il n'y a pas longtemps, les dossiers soumis aux sessions criminelles. Ce nouveau type de terrorisme, que d'aucuns trouvent inquiétant, a eu pour conséquences un changement dans le comportement des gens dans leur vie quotidienne. Beaucoup reconnaissent qu'ils font plus attention dans la rue de peur d'être agressés. Les sorties nocturnes sont bannies et le renforcement de la sécurité autour des domiciles et des magasins de commerce sont les signes visibles de cette vigilance. Les actes d'agressions dont sont victimes de paisibles citoyens aux alentours même de leurs quartiers ont dissuadé beaucoup de gens de sortir juste après le coucher de soleil. «Il n'y a pas mieux que de se terrer chez soi, plutôt que de risquer sa vie dehors; il n'y a plus de quiétude la nuit, les délinquants de tout genre sont les nouveaux maîtres des quartiers», se plaignent des citoyens.