La criminalité prend des proportions alarmantes à Constantine, inquiétant sérieusement les citoyens, notamment le recours à l'usage fréquent des armes blanches, et ce en dépit de toutes les campagnes de lutte contre la délinquance, avec les multiples descentes opérées par les brigades de la sûreté dans les quartiers dits à risque. Depuis le 9 novembre dernier, date du meurtre de Hicham Abassi dans son appartement, à l'avenue Kaddour Boumeddous, lequel a jeté l'émoi au sein de la population, cette dernière ne vit plus qu'au rythme des assassinats. dans le temps où l'auteur du crime sur la personne de Hicham Abassi est toujours en fuite, un autre meurtre sera perpétré le 1er décembre, à quelques encablures seulement du barrage de la brigade mobile de la police judiciaire, à la zone Palma, devenue un passage très dangereux la nuit, même pour les automobilistes. C'est dire la facilité déconcertante avec laquelle des jeunes délinquants, sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants, parviennent à commettre ces forfaits, à l'image encore de ce jeune homme, âgé de 21 ans, qui a planté un couteau dans la poitrine de son neveu. C'est aussi suite à une agression que le jeune Walid Achoub, âgé de 16 ans, trouvera la mort le jour de l'Aïd El Adha, après voir reçu un coup de couteau mortel près de son domicile, à la rue des Maquisards. Son agresseur n'est autre qu'un récidiviste notoire parmi ces délinquants, qui continue de bénéficier de la grâce présidentielle. La série des agressions à l'arme blanche se poursuit toujours avec son lot de victimes. Mardi dernier, c'est le jeune Hacène Haïmour, âgé de 32 ans, receveur dans un bus privé, qui en a fait les frais. Son seul tort a été est d'avoir interdit à un toxicomane de fumer dans le bus ; il se verra ainsi planter un couteau dans le cou. En somme, c'est un fort sentiment d'insécurité que les Constantinois éprouvent tôt le matin ou tard le soir, moments où ils craignent le plus pour leur vie. Il suffit de faire un tour du côté de la station de bus Khemisti pour voir des alcooliques et des drogués sur les lieux, profitant de l'absence des agents de l'ordre. Même les conducteurs de bus se sont mis de la partie en déclenchant entre eux de véritables bagarres rangées à coup de gourdins sur l'autoroute, mettant en péril la vie des passagers.