Les rapports entre la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales (Cnisel) et l'administration ne s'améliorent toujours pas. Les mêmes problèmes enregistrés lors des élections législatives du 10 mai dernier surgissent à nouveau pour relancer le bras de fer opposant les autorités aux membres de la Cnisel. Ces derniers brandissent à nouveau la menace du gel des activités de la commission, voire même sa dissolution. L'instance présidée par Mohamed Seddiki, militant de Ahd 54, menace, en effet, de s'auto-dissoudre si le ministère de l'Intérieur n'intervient pas pour satisfaire les revendications «d'ordre logistique et politique» de la Cnisel et rappeler à l'ordre les agents de l'administration qui refusent de respecter les lois de la République. «La commission de la wilaya d'Alger accorde un délai de 48 heures (valable depuis samedi dernier, ndlr) aux responsables de la wilaya pour répondre favorablement à ses revendications. Et faute de réponse favorable, les membres de la commission gèleront leurs activités dès demain (aujourd'hui, ndlr)», a déclaré Mohamed Seddiki. Selon lui, le même scénario risque de se produire dans d'autres wilayas, où les commissions tiendront leurs assemblées générales à partir d'aujourd'hui. «Si la base décide de suspendre les activités, la Cnisel en fera de même. Nous sommes chargés de surveiller les élections. Mais s'il y a des agents de l'administration qui sont au-dessus de la loi et qui refusent même de reconnaître les commissions de wilaya et de commune, nous n'avons rien à faire que de remettre les clés au ministère de l'Intérieur», a-t-il martelé. «Sonelgaz et Sonatrach refusent d'appliquer l'instruction de Sellal» Selon Mohamed Seddiki, Sonelgaz et Sonatrach refusent d'appliquer l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, concernant l'octroi de congés payés aux fonctionnaires candidats aux élections locales. «Sonatrach et Sonelgaz, qui sont des entreprises publiques, refusent toujours d'appliquer la directive du Premier ministre. Les responsables de ces entreprises sont-ils plus puissants que les responsables du gouvernement ?», s'interroge-t-il. Selon lui, la Cnisel dénonce aussi l'usage des moyens de l'Etat et le statut accordé aux responsables des deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, qui bloquent toutes les wilayas où ils se rendent pour animer des meetings. «Ouyahia et Belkhadem ne sont plus ministres, pourquoi ils continuent de bénéficier du même statut ?», se demande-t-il. La Cnisel demande aux autorités de répondre favorablement à leurs doléances relatives à la nomination d'encadreurs neutres à la tête des centres et bureaux de vote, l'exigence d'un bulletin unique, la rationalisation des dépenses et la remise des listes de l'électorat aux commissions de surveillance. «La loi exige l'affichage de la liste des encadreurs dans les APC, mais l'administration refuse de le faire», ajoute-t-il. «J'ai rencontré le ministre de l'Intérieur, mercredi dernier, et nous avons eu une discussion franche. Il avait promis de prendre en charge nos doléances, mais jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait», indique-t-il.