Depuis 2004, les universités du Maghreb et de l'UE développent des programmes d'échanges d'étudiants. Toutefois, on enregistre un faible engouement des universitaires algériens pour ces bourses. Contrairement à la Tunisie et au Maroc où l'on note une forte participation, les universités algériennes restent sur des positions timorées. Ainsi, au titre de l'année 2001/2012, il a été enregistré 205 demandes dont seulement une trentaine ont été jugées recevables. L'université de Mostaganem se détache avec 12 dossiers validés. Les destinations regroupent des universités d'Europe occidentale (France, Espagne, Italie) et d'Europe de l'Est. Une fois soumises «on line», les candidatures font l'objet d'une expertise par l'UE. Les objectifs visent la mise en œuvre de mobilité internationale qui encourage la création de diplômes communs entre les pays partenaires et l'Union européenne. Il s'agit de renforcer les relations entre les pays partenaires en favorisant le perfectionnement des étudiants et du personnel administratif. Ce qui devrait améliorer les mécanismes d'adaptation des institutions maghrébines à leurs besoins de développement national et régional et répondre aux défis internationaux par le biais des échanges universitaires entre le Maghreb et l'Europe. Depuis son lancement en 2004, le programme d'échanges a mis en branle 4 projets «Erasmus» à destination des universités maghrébines. L'Algérie est partenaire uniquement dans les projets «Mare Nostrum» et «Erasmus Maghreb». La mobilité ne se fait que dans le sens sud-nord et nord-sud, excluant de facto les échanges intermaghrébins. La durée de ces bourses de mobilité varie de 2 à 36 mois. Soit entre 6 et 10 mois pour les licences, 10 à 24 mois pour les masters, 10 à 36 mois pour le doctorat, 10 mois pour le post-doctorat et 2 mois pour le personnel administratif. Pour l'année prochaine, les candidatures en ligne pour les 50 bourses offertes à l'Algérie seront ouvertes à la fin du mois de novembre. Les postulants doivent effectuer les démarches en ligne et déposer un dossier au niveau de l'université d'origine pour validation. Les étudiants qui feront un semestre ou une année en mobilité se feront valider leurs acquis académiques, une fois de retour dans leurs universités d'origine. Alors que les universités tunisiennes et marocaines parviennent à attirer des étudiants européens, l'Algérie reste à la traîne car, comme le fera remarquer un universitaire de Mostaganem, l'arrivée d'étudiants européens dans les universités algériennes enclenchera sans doute une dynamique au sein de leurs camarades algériens et stimulera une approche nouvelle quant au regard porté sur l'autre.