Réuni en session ordinaire les 23, 24 et 25 mars, à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, le conseil national du CNES a dénoncé l'instrumentalisation de la justice par les pouvoirs publics et arrêté la démarche à mettre en œuvre dans le cadre des actions futures en retenant notamment le 13 mai 2006 pour débuter la grève précédemment annoncée. S'insurgeant pour sa part contre les « manœuvres déloyales des autorités universitaires » dans un communiqué rendu public, hier, la section syndicale du CNES de l'université Mentouri de Constantine dénonce les agissements de l'administration universitaire locale après avoir reçu un courrier portant rappel de la réglementation des conditions relatives à la représentativité syndicale. La section locale de ce syndicat ne cache pas, lit-on, sa surprise en recevant ce courrier le 27 mars en cours, alors que la date butoir du dépôt des éléments attestant représentativité est le 31 mars, réfutant, à ce titre, d'être destinataire d'une telle requête s'agissant d'un syndicat à représentativité nationale. Pour le bureau du CNES de l'université Mentouri, « une section locale ne saurait être destinataire d'une telle requête lorsqu'il s'agit d'un syndicat à représentativité nationale », estimant à ce propos « impensable que l'administration puisse ignorer cela ». Partant, le CNES de Constantine accueille avec « méfiance » cette action des pouvoirs publics, précisant que « le syndicat des enseignants du supérieur est hautement représentatif, qu'il réunit environ 50% des universitaires algériens et dépasse donc de très loin la barre des 20% fixée par la réglementation ». A ce titre, le CNES de l'université Mentouri « met en garde, de la manière la plus ferme, les autorités universitaires contre la malversation dans l'utilisation de la réglementation régissant le travail » et menace de faire appel au bureau international du travail pour l'inviter à réagir et à s'ériger en observateur et en arbitre dans la gestion de ce conflit qui risque d'opposer le CNES aux pouvoirs publics. La section locale du CNES, rappelle à cet effet, « l'usage abusif de la justice par le recours au référé pour bloquer le déroulement de la grève du 25 février 2006 » et dénonce toute tentative de gain de temps par la tutelle avec des « manœuvres déloyales ».