Un autre mouvement de protestation est attendu à l'université, à partir du mois de juin prochain. En effet, les enseignants du supérieur compte monter au créneau. Réunis en session ordinaire les 13 et 14 mai, le Conseil national des enseignants du supérieur a appelé l'ensemble des enseignants à observer une grève de quinze jours renouvelable à partir du samedi 30 mai 2009, avec arrêt de toutes les activités pédagogiques scientifiques. Selon la déclaration du Cnes, la décision de la grève a été prise suite «à la marginalisation de l'enseignant chercheur et au mutisme de la tutelle, et afin de mettre fin à cette situation gravissime qui règne à l'université algérienne.» Les 27 sections présentes au conseil national ont exprimé leur colère quant à la situation catastrophique et alarmante qui prévaut au sein de l'Université algérienne. Elles notent « avec regret le non-respect des engagements de la tutelle et l'absence de volonté des pouvoirs publics à construire un partenariat pour la prise en charge effective des revendications des enseignants et à bâtir une université publique performante au service du pays. » Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) préconise des actions de protestation plus musclées pour amener l'administration à mettre en place les décisions prises lors la réunion de la commission mixte MESRS-CNE. A ce propos, depuis la promulgation du statut particulier de l‘enseignant chercheur en Avril 2008, «les promesses données, dans le cadre des travaux de la commission mixte MESRS-CNES sur le régime indemnitaire, sont restées sans suite dénotant le mépris absolu des pouvoirs publics vis-à-vis de l'enseignant et l'absence inquiétante de stratégie pour l'Université», lit-on dans la déclaration. Sinon comment expliquer la démarche imposant aux enseignants chercheurs d'attendre la promulgation de l'ensemble des statuts particuliers pour débloquer leur régime indemnitaire ? Comment justifier le mutisme de la tutelle et des pouvoirs publics et leur incapacité à faire face à la situation préoccupante de l'université énergiquement dénoncée à maintes reprises par le Cnes ? S'interroge ce dernier. En effet, l'absence de management et de perspectives dans la mise en place des réformes pédagogiques et de recherche a permis «à la gabegie et au clientélisme de régner en maîtres dans l'ensemble de nos établissements universitaires, ouvrant ainsi la voie à la « hogra », à la violence et à de multiples comportements et fléaux qui dénaturent et déforment l'image de l'Université» souligne la déclaration. Yazid Idir