L'opération de désarmement et de délocalisation des détachements de la Garde communale est empêchée dans certaines localités de la wilaya de Bouira. Cette opération initiée par les services de sécurité, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, s'inscrit dans le cadre des procédures de dissolution de ce corps paramilitaire. Des populations ont manifesté leur colère et affiché leur refus de voir délocaliser des cantonnements de la garde communale de leurs localités. En effet, après avoir empêché, voire interdit mercredi dernier aux militaires de délocaliser le détachement regroupant une vingtaine d'agents de la Garde communale par les habitants du village de Imezdhourar, perché sur les hauteurs de la commune de Saharidj, à l'est de Bouira, hier, c'était au tour des populations des localités de Ouled Draâ M'hamed, Oued Lakhmis et Cheréa, relevant de la commune d'Ouled Rached, au sud-est de Bouira, de passer à l'action. En effet, des habitants ont manifesté contre l'action initiée par l'armée en interdisant carrément la délocalisation des détachements, arguant du fait que les conditions sécuritaires sont détériorées dans leurs localités respectives. L'opération a été interrompue. A Oued Lakhmis, des villageois ont même barricadé les chemins d'accès au détachement à l'aide de pneus enflammés et autres barricades. «Les conditions sécuritaires se sont dégradées et nous sommes toujours exposés au risque terroriste. C'est l'unique corps qui assure notre sécurité», a déploré un villageois, joint par téléphone. Notons, par ailleurs, que plusieurs détachements de la wilaya ont été vidés et tous les éléments remerciés. Certains ont rejoint l'armée en signant des contrats ; d'autres ont été invités à déposer leur dossier de retraite.