Douar Chorfa, une localité rurale distante de 3 km du chef-lieu de la commune de Bouhanifia, à 20 km de Mascara, est dépourvu des commodités qui permettent d'assurer des conditions de vie acceptable. Le manque de transport commun est, pour des citoyens que nous avons rencontrés, un problème majeur. Pour se rendre à cette agglomération, il faut avoir recours à un transporteur clandestin pour des prix de 100 à 150 dinars la course. «La dégradation avancée du chemin reliant notre douar à Bouhanifia ne fait que compliquer la situation. Certains transporteurs clandestins refusent même d'emprunter ce chemin», nous dira M. Benaoumeur (43 ans). Un autre citoyen tire à boulets rouges sur les responsables de l'APC et la daïra qui «n'accordent aucun intérêt à cette localité. Ils n'ont même pas implanté une plaque portant l'identification du douar». Quant au transport scolaire, il fait également défaut. «Les écoliers (de l'enseignement primaire, du moyen et du secondaire) trouvent des difficultés pour rejoindre leurs établissements scolaires à Bouhanifia», témoigne un parent d'élève. Côté environnement, la prolifération des décharges publiques dans le douar inquiète de plus en plus la population. Des tas de détritus et d'ordures sont jetés pêle-mêle dans l'oued El Hammam qui longe le douar. «La collecte des ordures ménagères ne se fait pratiquement pas. Malheureusement, c'est à cause de ce problème que nous jetons nos ordures dans l'oued», s'expliquera B. Karim. Face au problème de transport et l'absence de structures sanitaires, Cherak Hanifi, père d'un enfant handicapé, a souvent recours aux transporteurs clandestins pour accompagner son fils à l'un des centres de santé des communes avoisinantes pour faire une injection. Une tâche qui lui coûte environ 300 dinars/ jour. Des jeunes, une dizaine, ont exprimé leur mécontentement pour n'avoir pas bénéficié de logements dans le cadre du programme de l'habitat rural. «Ils sont au moins 160 jeunes mariés résidant dans notre douar qui ont besoin de logements», certifie H. Mokhtar. L'éclairage public au niveau du pont reliant leur douar au cimetière, situé de l'autre côté de Oued El Hamam, est également réclamé par les habitants du douar Chorfa.