L'islamiste algérien Rachid Ramda a été condamné, hier, par le tribunal correctionnel de Paris à dix ans de prison ferme pour avoir participé et financé les attentats contre le RER de la station Saint-Michel en 1995, qui avaient fait 8 morts et plus de 200 blessés. Extradé par Londres en décembre dernier après avoir purgé dix ans de prison, Rachid Ramda est considéré comme le principal financier du GIA en Europe et l'intellectuel de la mouvance islamiste. Tout au long du procès, l'accusé avait adopté la stratégie du silence. Il a refusé de répondre aux questions du juge et de la partie civile. Il avait aussi émis le souhait de ne pas venir assister aux audiences. Sa défense avait adopté la même stratégie. Elle avait l'espoir d'obtenir le relâchement pur et simple de son client. Mais c'était compter sans les arguments de l'avocat de la partie civile, représentée par SOS Attentat, qui a su convaincre le jury du rôle de « pivot » qu'avait joué Rachid Ramda dans la préparation des attentats de la station Saint-Michel. Ses liens avec les autres islamistes impliqués dans cette affaire, tels que Boualem Bensaïd, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour sa participation aux attentats ainsi que le rôle de financier principal qu'il avait joué, ont motivé la peine prononcée hier par le tribunal de la culpabilité. Rachid Ramda avait plaidé son innocence lorsqu'il avait pris la parole à l'ouverture du procès. Il a condamné les attentats et s'est dit solidaire des victimes de l'attentat. En plus de sa fonction de financier, Rachid Ramda était le rédacteur en chef d'El Ansar, un journal de propagande islamiste distribué sous le manteau dans de nombreux pays d'Europe. Dans l'une de ses éditions, il montrait la tour Eiffel totalement détruite par des bombes islamistes. L'islamiste condamné devrait aussi affronter le second volet de son procès devant la cour d'assises de Paris pour motif de participation aux attentats. Il risque de demeurer toute sa vie en prison.