Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations unies adopte la résolution 181, qui prévoit le partage de la Palestine historique en un Etat juif et un Etat arabe, ouvrant la voie à la création de l'Etat d'Israël. Le 14 mai 1948 a été proclamé l'Etat d'Israël aux dépens des terres palestiniennes et du peuple palestinien, dont plus de la moitié a été forcée à l'exil en dehors de la Palestine. Ghaza (Palestine). De notre correspondant C'était la Nakba, la catastrophe, qui a accompagné les Palestiniens jusqu'à nos jours. Soixante-cinq ans après, le 29 novembre 2012, les Palestiniens se dirigent vers la même institution pour réclamer une adhésion et une reconnaissance en tant qu'Etat observateur non membre, dans une tentative d'enlever le dossier du processus de paix des mains des Américains, complètement alignés aux positions israéliennes et le rendre à l'Organisation qui représente la légitimité internationale. C'est une rude bataille politique et diplomatique que mène le président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de l'Autorité palestinienne, depuis plus d'une année. Au mois de novembre 2011, Mahmoud Abbas a tenté d'obtenir l'adhésion de la Palestine à l'ONU comme Etat membre à part entière, mais la mainmise des Etats-Unis sur cette plus haute instance de l'ONU a fait échouer le vote en faveur des Palestiniens. Cette année, Abbas est revenu à la charge, même si le projet est moins ambitieux que celui de 2011. De crainte d'un nouvel échec au Conseil de sécurité où le rapport de force est en faveur d'Israël, la direction palestinienne a décidé d'opter pour le statut d'Etat non membre, à l'image du Vatican ; une démarche qui a besoin d'une majorité de deux tiers des Etats membres de l'Assemblée générale. Le président Abbas, fort du soutien de toutes les forces palestiniennes, y compris le mouvement Hamas et le Djihad islamique, qui ne font pas partie de l'OLP, est arrivé, hier, à New York pour assister au vote. Les menaces israéliennes et américaines, proférées à l'encontre du président Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne, semblent avoir été vaines, puisque la direction palestinienne n'a rien changé de son projet. L'échec cuisant des Américains Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères, a qualifié la démarche palestinienne de «terrorisme politique» et appelé ouvertement à l'élimination de Mahmoud Abbas. Le ministre israélien des Finances, Yuval Steinitz, a déclaré : «La démarche palestinienne à l'ONU est plus dangereuse que les missiles du Hamas.» Il a ajouté : «Si les Palestiniens poursuivent cette démarche unilatérale, nous ne coopérerons pas avec eux dans le domaine économique», faisant allusion au blocage des fonds, des droits de douanes prélevés sur les marchandises palestiniennes transitant par les ports et aéroports israéliens. L'Autorité palestinienne, en proie à une crise budgétaire depuis plusieurs mois, compte sur ces fonds, plus de 100 millions de dollars par mois, pour payer les salaires de ses employés civils et militaires. Les Etats-Unis, qui ont tenté jusqu'au dernier moment de dissuader le président palestinien de poursuivre ses démarches auprès de l'ONU, ont menacé d'arrêter toutes leurs aides financières et économiques à l'Autorité palestinienne. Cela étant dit, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est engagé à entamer des pourparlers avec Israël dès que les Palestiniens auront obtenu ce statut, mais toujours à condition que le gouvernement israélien arrête la colonisation dans les territoires palestiniens. Des observateurs estiment que plus de la moitié des 27 voteront en faveur des Palestiniens.