Mohamed Al Ajami, alias Ibn Al Dhib, a été condamné à la prison à vie pour incitation contre le régime et diffamation du prince héritier du Qatar. Selon Me Néjib Al Naïmi, son avocat, ancine ministre de la Justice de l'émirat, «un tribunal qatari a condamné à la perpétuité Mohammed Al Ajami, alias Ibn Al Dhib, jugé sous trois accusations : ‘‘incitation contre le régime, diffamation du prince héritier'', Tamim Ben Hamad Al Thani, et ‘‘atteinte à la Constitution''». Il a également affirmé avoir émis en vain des réserves sur la composition du tribunal, dont le président, un Soudanais, «était lui-même juge d'instruction» dans l'affaire de son client. Sur le coup des accusations, Mohamed Al Ajami était passible d'une peine maximale de 5 années, alors que, selon son avocat, «la perpétuité ne s'applique qu'en cas de coup d'Etat». Selon l'ONG Amnesty International, le poète avait été arrêté le 16 novembre 2011, indiquant que la justice de cette monarchie du Golfe l'accusait d'«incitation au renversement» du régime et d'insulte à l'émir cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. Pour beaucoup de militants du Golfe, cette arrestation serait due à son Poème du jardin écrit en 2011, alors qu'avait commencé le Printemps arabe. Ce poème rendait hommage à la révolution en Tunisie. Cette condamnation constitue un coup dur pour le Qatar qui passait pour un soutien aux différents soulèvements anti-gouvernementaux dans le monde arabe.