Les partis politiques ont suivi, à partir de leurs quartiers généraux, le déroulement des élections. Ils observent que les citoyens n'ont pas été très enthousiastes. A Belfort (El Harrach, Alger-Est), au siège du Parti des travailleurs, la cellule de communication recevait les premières tendances du vote. Le député Taazibt a déclaré aux journalistes : «Nous pensons pouvoir remporter plus d'APC que lors des élections de 2007», indique-t-il, rassurant. Mais il n'omet pas de citer les difficultés que rencontre son parti, sans oublier d'ajouter que l'administration n'a pas réellement facilité la campagne électorale. Du côté de Hydra, plus précisément au siège du Front des forces socialistes (FFS), la tête de liste APW du parti, Mohamed Nabbou, dénonce d'emblée le vote des corps constitués. «Dans plusieurs communes de la capitale, les militaires et les policiers ont rempli les bureaux de vote pour choisir les partis de l'administration. Ce que nous craignions s'est produit», déplore-t-il. Il semble que le Premier ministre, qui a rencontré mardi dernier le premier secrétaire, Ali Laskri, n'a pas pris en compte les inquiétudes du FFS. D'ailleurs, dans un communiqué rendu public en début de soirée, la formation indique que «deux heures avant la fin des opérations de vote, le FFS constate, sans surprise, que le scrutin du 29 novembre 2012 est loin de répondre aux standards internationaux en matière de sincérité et de régularité». Et d'ajouter que «les militaires n'ont pas voté par procuration dans leur commune d'origine». Pour sa part, le président du MSP, Bouguerra Soltani, a indiqué lors d'une conférence de presse animée en milieu d'après-midi que «le ministère de l'Intérieur gonfle le taux de participation». «Le ministre déclare dans la matinée qu'il y 3% de participation au vote, et vers 13h, il dit que le taux a augmenté jusqu'à 14%. Ce n'est pas raisonnable», tonne-t-il. M. Bouguerra soupçonne une fraude massive. Il a également dénoncé le vote des corps constitués. «Le fichier électoral comprend 21 millions d'électeurs. Seuls 4 millions de citoyens votent. Et quand les militaires et les policiers, au nombre de 800 000, apportent leurs voix, le ministère trouve là l'occasion de gonfler les chiffres», résume le président du MSP.