C'est sous le froid et les intempéries que les Algériens ont été invités à voter ce jeudi, comme pour tenter de se réchauffer de la glaciation politique en vigueur. Quel constat pour ce nouveau scrutin organisé par des Soviets encore ancrés dans les années 1970 ? Aucun, ou si, pour une fois, le RND s'est retrouvé à contester l'encadrement du vote et ses dépassements et descendre dans la rue pour protester. Après le MSP, sorti de l'Alliance pour aller s'éteindre dans le grand cimetière des infidèles, le RND est-il passé dans l'opposition ? Possible. Au bout du compte, il n'y a donc que le FLN et son président, le président Bouteflika, qui auraient réussi leurs manigances, revenir à leur chère époque, avec un parti unique, une télévision unique et le contrôle unique de tous les pouvoirs et populations. Un triste retour vers le néant, qui montre que les dirigeants n'ont aucune intention d'aller de l'avant, piégeant le terrain politique, castrant les élites, embrigadant la société, hypothéquant le futur en abrutissant la jeunesse, faisant même tabasser un candidat à Alger par la police pour l'empêcher d'assister au dépouillement du vote. Il a été évacué à l'hôpital et non pas au Conseil constitutionnel, ce qui aurait pu sembler logique. En réalité, il y a bien une logique, même si elle semble paranormale, comme cet extraordinaire don de voyance de DOK qui avait annoncé un taux de participation de 40%. Entre ses éternelles déclarations rassurantes et les lamentations impuissantes de Seddiki, il n'y a pas de quoi être fiers de sa démocratie. Le plus absurde aura été ce candidat déjà condamné à de la prison pour vol et rejeté par l'administration, mais qui s'est retrouvé dans des bulletins de vote sur une liste du FLN. Que penser quand on arrive à ce stade de désespoir ? Justement, en regardant les résultats récités à la télévision, l'on comprend la vision ambiante, il ne faut rien penser du tout.