La wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de 20 000 aides à l'habitat rural, dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009, apprend-on auprès du directeur du logement et de l'équipement public (DLEP), M. Baâziz. Le recours des pouvoirs publics à ce programme d'aide, exigeant du bénéficiaire de réaliser sur ses fonds propres 20 % de son habitat, se justifie, selon le DLEP, par « la rareté au niveau des communes d'assiettes foncières pouvant recevoir les programmes de logements sociaux, mais aussi la volonté de fixer les populations dans les espaces ruraux ». La formule vise aussi à résorber la crise du logement « pour passer d'une densité de six habitants actuellement à cinq par logement », nous dit-on. Néanmoins, l'on reconnaît que les critères du versement des 500 000 DA, octroyés par l'Etat, sont très stricts. Contrairement à une idée reçue, les citoyens ciblés par ce dispositif sont ceux disposant d'une rente régulière et n'ayant jamais bénéficié d'une quelconque aide publique ayant trait au logement, « y compris les indemnisations suite au séisme du 21 mai 2003 », précise notre vis-à-vis. L'aide est aussi conditionnée par la réalisation du 1/5 de la structure, justifier d'un certificat de possession (ou acte de propriété) et disposer d'un permis de construire. « Nous préconisons des plans à un seul étage, de type F3, et dans des cas rarissimes, nous pouvons déroger à la règle et accepter des structures de type R+1 lorsque le terrain est très accidenté », ajoute le DLEP qui dit que « même si le coût global de la construction n'a pas été plafonné, celui-ci devrait avoisiner le million de dinars. Ce qui cadre avec un logement décent ». Très tatillonne quant à la conformité des dossiers formulés par les citoyens, l'administrations précise : « Nous avons eu à retrouver des certificats de possession accompagnant ces dossiers sur des terrains domaniaux et ces demandes ont été bien sûr rejetées tout comme celles portant sur l'extension de la maison. » Communes sous pression Lancé depuis 2002, le dispositif d'aide à l'habitat rural s'est heurté à des lenteurs bureaucratiques multiformes. « Des contraintes que nous avons voulu lever en multipliant notes et instructions aux différentes structures intervenant dans le traitement des dossiers pour faciliter la tâche au postulant et accélérer les procédures », nous dit M. Baâziz. C'est l'exemple de la commune d'Irdjen (daïra de Larbaâ Nath Irathen) qui a bénéficié de 310 aides pour une population de 14 000 âmes réparties sur 12 villages. « Lors de l'étude des dossiers des postulants, nous avons constaté que certains sont incomplets ou ayant disparu. Ce qui nous pousse à faire du porte-à-porte pour sensibiliser le citoyen d'autant plus que l'administration nous presse de finaliser l'opération », précise notre interlocuteur. « L'établissement d'un certificat de possession retarde l'opération d'au moins deux mois. Dans nos régions, l'assiette de terrain est souvent dans l'indivision », nous explique-t-on. En plus le citoyen devra fournir plusieurs études (sols, architecture et génie civil) pour son permis de construire. Des frais pouvant atteindre parfois les 50 000 DA que ne manquent pas de dénoncer nombre de citoyens. « La liste d'une soixantaine de bénéficiaires a déjà été confectionnée par nos prédécesseurs, et il nous reste à finaliser celle des 250 restants dans les jours à venir », affirme le premier vice-président de l'assemblée locale d'Irdjen. Pour revenir à l'échelle de la wilaya et à ce jour, près de 14 350 dossiers ont été réceptionnés et transmis à la Caisse nationale du logement (CNL) pour vérification. Au niveau de cette même caisse, près de 9800 dossiers ont été validés alors que plus de 1000 autres ont été rejetés. Aussi, près de 1100 projets ont connu un démarrage effectif et plus de 160 aides (de 500 000 DA) ont été versées.