On n'en finit pas de parler du marasme chronique qui frappe notre football national. Et pour cause : malgré les milliards de dinars qui ont été injectés par l'Etat dans les structures de gestion et d'animation, comme la FAF par exemple, le sport roi reste à la traîne. En fait, jamais cette discipline n'a connu une descente aux enfers aussi profonde malgré les belles promesses de ses dirigeants qui avaient pris l'engagement devant l'opinion publique de lui redorer son blason, et surtout malgré les sommes astronomiques qui avaient été sollicitées pour les besoins d' un programme de relance à moyen terme avec des objectifs précis. A titre de rappel, l'équipe nationale figurait parmi les priorités des priorités à laquelle il fallait offrir toutes les conditions de réussite, le but à atteindre étant une double qualification pour la Coupe du monde et la Coupe d'Afrique. C'est dans cette perspective que l'entraîneur belge Waseige, alors au chômage, avait été recruté pour réaliser ce plan. Le deal qui a quand même coûté beaucoup d'argent à la FAF, c'est-à-dire au Trésor public, comportait l'obligation de résultat que le coach venu du plat pays ne pouvait refuser. A l'évidence, avec un salaire de 30 000 euros par mois, le marché proposé par la fédération était très alléchant, sauf qu'il ne suffisait pas à un entraîneur étranger, quelles que soient ses compétences, de dire oui à l'aventure pour que l'obscurité se transforme comme par enchantement en lumière. A Annaba, l'humiliation infligée à notre public par la modeste équipe gabonaise a ramené toute cette fausse opération de marketing footballistique entreprise dans le contexte d'un calendrier compétitif étalé sur une courte période à sa véritable dimension. Le football algérien, comme d'ailleurs tout le sport national qui a effectué une honteuse sortie en Grèce lors des derniers Jeux olympiques, est malade de l'intérieur. Il souffre d'abord depuis des années, depuis précisément la fin de la réforme sportive de 1977, de l'absence d'une vision politique claire en mesure de lui tracer la voie à suivre sur un parcours de fond. Considéré comme la dernière des préoccupations de la part de nos dirigeants, comme l'atteste au demeurant l'insignifiante enveloppe budgétaire qui lui est alloué, le sport n'a plus aucune autre alternative que celle de vivoter. Il reste ensuite victime de l'esprit amateuriste de ses responsables directs qui, en plus, se persuadent d'une certaine impunité quand leur bilan s'avère être un lamentable échec. Il semble que le président de la République n'a pas du tout apprécié la nullité de la participation de la délégation algérienne aux Jeux olympiques et la déroute de l'EN face au Gabon. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a été interpellé lui aussi par les députés pour s'expliquer sur ces contre-performances qui rabaissent le crédit de l'Algérie sur le plan international. Cela suffit-il pour demander des comptes aux véritables artisans de ce gâchis ?