B. Larbi est un entraîneur de football à la fois déçu et amer qui nous a interpellé pour exprimer son inquiétude face à la dégradation continue de la pratique du sport notamment du football dont il décortique les insuffisances tout en proposant des solutions pour sauver le sport roi. Professeur de sports, il a participé à plusieurs stages et regroupements sous l'égide de la FAF dont un important regroupement qui s'est déroulé à Clairefontaine (France). Il a servi dans le sport scolaire avant d'entraîner plusieurs clubs de la région notamment USBD, WRBA, et la sélection Régionale des Espoirs. Pour l'heure, il entraîne une sélection universitaire de Bechar. Dans un entretien accordé à El Watan sur le football dans la région et ses perspectives d'avenir il avouera que les responsables locaux chargés de la gestion du sport pris, il est vrai, par l'ampleur des tâches ne s'occupent plus des jeunes comme auparavant dans le domaine sportif. Car, dira-t-il, l'action sur le terrain pour le moment se limite à l'organisation de quelques rencontres programmées au cours de l'année. Et l'école, à ses yeux, demeure la première et importante étape dans le système pyramidal de détection et sélection de jeunes joueurs qui émergent. On accorde, ajoute-t-il, peu d'intérêt au sein de l'établissement scolaire à la pratique du sport par manque précisément d'infrastructure et d'encadrement d'où l'inéluctable déperdition décriée d'un grand nombre d'élèves scolarisés qui pourraient devenir des joueurs talentueux. Une hémorragie préjudiciable à la pratique du sport de masse à l'école et aussi dans le quartier ce qui constitue, à son avis, une perte énorme de jeunes footballeurs de demain. Selon sa conception du sport en tant qu'entraîneur depuis de nombreuses années, l'objectif serait d'accueillir le plus grand nombre, de lutter contre les déperditions, de maintenir un équilibre entre le club, la scolarité et la famille. Pour cela, indique t-il, il est indispensable de créer une structure d'animation, de disposer de terrains de jeu et d'un encadrement de qualité. Ce professeur de sport préconise aux responsables concernés par la relance de la pratique du football plusieurs étapes. La première et la plus importante concerne l'enfant âgé entre 9 à 11 ans qui doit être initié exclusivement au jeu. La deuxième (12 à 13 ans) doit être consacrée à la technique et au jeu. La troisième étape (14 à 16 ans) c'est la préformation dans le club. La ville de Bechar, souligne encore l'entraîneur, compte deux terrains gazonnés, un avantage qui permet aux joueurs d'évoluer et de progresser. Mais fait-il remarquer, jouer sur le gazon ne résout pas pour autant tous les problèmes. Il constate que le jeune arrive tardivement à la pratique du football et par conséquent l'apprentissage sera de courte durée et la carrière aussi. En outre, B. Larbi explique qu'il existe sur le plan financier un important décalage entre les club du Sud et ceux du Nord. Des clubs de la régionale sont déprogrammés pour défaut de paiement de dettes non honorées. Cependant, le désastre financier, explique-t-il, est principalement causé par l'absence de sponsors. Car la subvention accordée par l'Etat reste toujours en deçà des besoins réels de l'association sportive et aggravée par une gestion souvent anarchique constatée au niveau même de ces clubs sportifs. En conclusion, l'entraîneur dira que pour sortir le football de son marasme des efforts sur la formation dès le jeune âge sous la conduite d'un encadrement compétent, insiste-t-il, doivent être rapidement entrepris et soutenus avec la mise en place d'une structure des ligues et clubs disposant de moyens humains et matériels, conclut le professeur de sport.