Le patron de la société italienne d'ingénierie et d'exploration pétrolière Saipem (groupe ENI) a démissionné, mercredi dernier, dans le cadre d'une enquête pour des soupçons de corruption en Algérie, a annoncé le groupe. L'administrateur délégué, Pietro Franco Tali, a présenté sa démission au conseil d'administration, qui a immédiatement nommé à sa place Umberto Vergine, déjà membre du conseil d'administration. Le groupe a également suspendu, «à titre préventif», Pietro Varone, responsable de la division ingénierie et construction, et un autre manager. Dans un communiqué, Saipem a dit avoir pris ces décisions «après que la compagnie ait reçu notification de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Milan sur une corruption présumée jusqu'en 2009 en lien avec certains contrats en Algérie». Le groupe a affirmé pour sa part être convaincu d'avoir «mené ses activités industrielles en conformité avec la législation locale, les procédures internes, son code d'éthique et la charte 231», un ensemble de règles d'honnêteté souscrites par les firmes italiennes. Saipem a en outre indiqué avoir «offert sa pleine coopération au parquet de Milan» et va lancer un audit interne pour vérifier si toutes les règles anticorruption ont été respectées. Selon le journal économique italien Sole 24 Ore, l'enquête porte sur des pots-de-vin qui auraient été versés à Sonatrach. Le plus gros contrat concerné par l'enquête portait sur la construction du gazoduc GK3 pour une valeur de 443 millions d'euros, selon le journal.