Plus de 15 mois après avoir éclaté en Algérie, le scandale Sonatrach rebondit en Italie. Le parquet de Milan a ouvert une enquête sur des soupçons de corruption liés aux activités de Saipem en Algérie, rapporte l'agence Reuters qui cite des sources judiciaires italiennes. Aucun autre détail n'est disponible concernant cette enquête, ajoute la même source. Le groupe énergétique ENI, maison mère de Saipem, a indiqué dans son rapport annuel 2010 que le parquet de Milan avait demandé le 4 février dernier de lui fournir des documents concernant les activités internationales de Saipem. Le groupe a précisé qu'il coopérait pleinement avec le procureur en charge du dossier. La compagnie italienne Saipem est déjà au cœur d'un scandale de corruption en Algérie lié à ses activités avec le groupe pétrolier Sonatrach dont plusieurs cadres font l'objet de poursuites judiciaires pour corruption et malversations présumées. Le scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière algérienne a éclaté le 12 janvier 2010 lorsque son PDG, Mohamed Meziane, ses deux fils, l'ancien directeur du CPA (Crédit populaire d'Algérie) ainsi que plusieurs hauts cadre de Sonatrach ont été mis en examen et écroués pour corruption et malversations présumées. Leur mise examen ainsi que leur incarcération font suite aux investigations lancées dés l'automne 2009 par la brigade financière du DRS (Département de la recherche et de la sécurité) concernant certains marchés conclus entre Sonatrach et certaines firmes étrangères. Ceux-ci sont au nombre de trois. Le contrat de 142 millions de dollars pour la télésurveillance, le marché déroché par l'entreprise pétrolière italienne, Saipem, pour la réalisation d'un système de transport par canalisation de gaz naturel (GK3) pour un montant de 580 millions de dollars et enfin la rénovation du 10éme étage du siège à Ghermoul (Alger), marché obtenu par CCIC (Consolidated Contractors International Compagny). Depuis le milieu des années 2000, Saipem est devenu un client très privilégié de Sonatrach au point où la multiplication des contrats accordés par cette dernière ont fini intriguer. En 2008, cette filiale du groupe italien ENI avait obtenu des contrats d'un montant de plus de 6,5 milliards de dollars avec Sonatrach. C'est qu'entre 2006 et 2009, le chiffre d'affaires de Saipem en Algérie se situait entre 15 et 20 milliards de dollars.